Le mardi 17 août dernier le PSMN organisait une conférence sur la pauvreté. Aucun des médias locaux ou régionaux, pourtant sollicités, n’a accepté de présenter cette conférence ! Aucun journaliste n’a daigné se déplacer pour chercher à comprendre cette problématique !

Pourtant les personnes en situation de pauvreté ou de précarité représentent bientôt 10 % de la population suisse. Une minorité qui grandit année après année. Une minorité silencieuse ; et silencieuse pour plusieurs raisons.

D’une part, parce que les personnes en situation de pauvreté ou de précarité se sentent coupables. Mais coupables de quoi ? De ne pas escroquer leurs contemporains comme certains managers qui s’octroient des salaires indécents ? Coupables d’être sous-payés ? Coupables d’être au chômage ? De s’être fait licencier à 55 ans ? Coupables d’être malades ou d’avoir été victime d’un accident ?

D’autre part, parce qu’elles sont stigmatisées par une droite bien pensante ! Parce que dans un pays qui compte le plus fort taux de multimillionnaires du monde après Hong-Kong il n’est pas permis d’être pauvre ! Donc, pour la droite, si les pauvres sont pauvres, c’est parce qu’ils le veulent bien ! Dès lors, les personnes précarisées sont obligées de porter un masque ; pour se fondre dans la masse, pour ne pas être condamnées.

Enfin, cette minorité est surtout silencieuse, parce qu’elle représente, pour « certains », une tache sur la carte de visite d'une Suisse riche, prospère et « propre en ordre ». Sujet tabou : moins on en parle, mieux se porte la Suisse. Comme si taire le mal pouvait guérir !

Par son mutisme, la presse locale se fait complice de ce silence pervers.

Les inégalités se creusent inexorablement depuis 30 ans, entraînant dans la pauvreté une cohorte de citoyennes et citoyens toujours plus importante. La droite, majoritaire dans ce pays, cette droite auto-proclamée parangon de la bonne gouvernance, ne fait rien pour arrêter cette spirale infernale. Au contraire, majoritaire à Berne sans interruption depuis 171 ans, édicte à tour de bras des lois en faveur des inégalités et contraignantes envers les personnes précarisées.

Cependant, tout comme le changement climatique, les inégalités sociales sont des bombes à retardement qui, si elles ne sont pas neutralisées rapidement, exploseront dans un pays où la quiétude est un dogme et l’hypocrisie une vertu.

Si le PSMN a mis sur pied cette conférence « Comprendre la pauvreté pour la combattre », c’est parce que c’est dans l’ADN du parti socialiste, depuis sa création, que de défendre les plus précaires. C’est parce que le PSMN estime qu’il est temps que les personnes précarisées prennent la parole. Et c’est surtout parce que, les « sans parole » ont décidé de mettre fin à ce silence ; parce qu’ils et elles s’unissent pour briser la chape de plomb qui les étouffe ; parce qu’ils et elles ont compris que l’union fait la force et ont créé l’association « Construire demain »1 ! C’est parce que l’Association romande et tessinoise des institutions d’action sociale (ARTIAS) organise en novembre prochain une journée consacrée à cette prise de conscience et intitulée « Acteurs de nos vies. construire demain et rendre l’impossible possible ».

Il est urgent de rompre le silence pour que le gouvernement fédéral décide d’empoigner le problème à bras le corps et change le cap de sa politique destructrice.

Luc Rochat

1Construire demain, Rue de la Croix 13, 2340 Le Noirmont,
IBAN CH39 8080 8009 6278 8436 4.
Tous les dons sont les bienvenus !

2019-08-31