En plus du mariage pour tous, le 26 septembre, nous voterons sur l’initiative des Jeunes socialistes « Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital ». Pourquoi une telle initiative ? Faisons le constat de notre société.
En 2016, les 1 % les plus riches possédaient 42,3 % de la fortune totale en Suisse. Cinq ans plus tard, et la crise de la Covid en plus, ces inégalités s’accentuent. La classe moyenne s’appauvrit avec l’augmentation des coûts de la vie, notamment des primes d’assurance-maladie et des loyers. L’impôt sur la fortune des millionnaires a été divisé par 2 dans de nombreux cantons. Mais pendant ce temps, la charge fiscale des salaires ordinaires a augmenté, comme l’a souligné le président de l’Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard.
Il nous faut donc impérativement relâcher la pression sur les travailleuses et les travailleurs tout en maintenant de bonnes recettes fiscales, indispensables en période de crise. De plus, sachant que la théorie du ruissellement est bien erronée, tout ce capital stagnant ne bénéficie en rien à la société et ne sert qu’à la captation de richesse et de pouvoir par une poignée de personnes.
En quoi consiste donc cette initiative ? Elle veut que les revenus du capital (dividendes, intérêts…) soient imposés à 50 % de plus que ceux du travail, avec exonération à cet impôt à hauteur de 100 000 francs par année. Les recettes fiscales supplémentaires seraient utilisées pour réduire l’imposition des faibles et moyens revenus ou pour financer des prestations sociales telles que des crèches, la formation ou les subsides à l’assurance-maladie. De plus, les petites entreprises seraient avantagées. Exemple : une PME qui générerait un revenu sur le capital de 200 000 francs ne serait imposée que sur 100 000.
Selon un sondage d’août de la SSR (plus fiable que celui de Tamedia), 46 % des personnes interrogées seraient favorables à cette initiative, contre 44 % qui s’y opposeraient. Contrairement à l’initiative 1:12 (refusée à 65 %) et à celle contre les spéculations sur les denrées alimentaires, le projet d’alléger les impôts sur les salaires semble séduire. Il nous faudra cependant nous mobiliser au maximum car la droite est déjà sur le front, prétendant que l’initiative serait délétère pour les PME. Ce qui est évidemment faux. En réduisant les impôts sur les moyens et bas salaires, on augmentera le pouvoir d’achat de bon nombre de concitoyennes et concitoyens. Ce qui signifie que l’argent retournera directement dans l’économie réelle, ce qui renforcera les PME ! De plus, les allègements fiscaux n’ont pas d’influence notable sur les investissements. En revanche, cette initiative encourage à conserver ou réinvestir l’argent dans les entreprises.
Battons-nous pour une société plus juste et plus épanouie. Car l’argent ne travaille pas, mais nous, oui !
Ahmed Muratovic