L’égalité des chances : un rêve, une utopie ou une réalité ?
Disons-le d’emblée ; une réelle égalité n’est pas atteignable. Pour cela, il faudrait que chaque enfant naisse avec le même potentiel intellectuel, dans des familles sosies donnant la même éducation et suive des chemins identiques depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte ! Ce n’est évidemment pas la réalité de notre monde !
L’égalité des chances, c’est faire en sorte que l’entourage familial, l’éducation et son histoire personnelle ne soit pas un frein au développement intellectuel d’un enfant.
Certains enfants ont un grand potentiel mais vivent dans des milieux qui n’ont pas les moyens de faire fructifier ce potentiel – familles précarisées, familles éclatées, familles immigrées. Comme la médecine est là pour trouver des remèdes afin de soigner un enfant lorsque celui-ci est malade, l’école doit avoir des remédiations pour lui permettre de surmonter les difficultés qu’il rencontre parce qu’il n’est pas dans un milieu favorable, parce qu’il n’a pas les moyens, parce qu’il n’a pas l’entourage qui lui permette de suivre sa scolarité sans heurts. L’école est là pour prendre un enfant là où il est et le mener le plus loin possible sur son chemin de vie.
L’École obligatoire de la ville de La Chaux-de-Fonds a depuis longtemps réalisé cette problématique et essaie de trouver les moyens de réduire ces inégalités. C’est la mise sur pied de l’appui pédagogique, de la classe « Cric » : la classe de remédiation intensive du comportement, du mentorat et des classes « Oasis » (Outils d’Adaptation Scolaire et d’Insertion Sociale) pour le cycle 3 d’abord ; pour le cycle 2 dernièrement, principalement pour des enfants qui ont des difficultés comportementales ; ces classes permettent d’isoler un enfant, d’avoir un entourage réduit pour essayer de voir ce qui ne va pas et de trouver une remédiation efficace. Il faut parfois enlever un enfant à sa classe pour lui permettre de comprendre ce qui ne va pas et pour permettre aussi aux autres de respirer un peu ! C’est également la création de toutes formes de soutiens : le soutien à l’intégration, le soutien langagier, le soutien par le mouvement et l’expression, le soutien pédagogique, de l’Unité de promotion éducative.
Toutes ces classes, toutes ces formes de soutien doivent absolument continuer d’exister ! Il faut donc avoir les moyens financiers pour continuer à les mettre sur pied et à les développer.
Depuis bientôt plus de vingt ans, la direction de l’école, appuyée par les présidents de la commission scolaire ou du comité d’établissement et par les enseignants, demande qu’un indice social soit accepter pour que les écoles qui accueillent plus d’enfants en difficulté que d’autres reçoivent plus de moyens pour leur permettre de mettre sur pied un encadrement plus efficace.
Cet indice social doit absolument être accepté par les autorités cantonales !
Depuis longtemps également, les classes terminales permettent aux adolescents en nette difficulté de trouver le calme et l’entourage scolaire dont ils ont besoin pour progresser.
Ces classes doivent absolument continuer d’exister !
Pour mener son projet intellectuel et éducatif à terme, l’école a besoin de moyens. Trouvons donc les moyens pour que certains collèges puissent être rénovés et agrandis, que les classes soient adaptées à l’âge et au nombre des élèves, que le corps enseignant puissent avoir accès à toutes sortes de médias.
L’égalité des chances passe aussi par là !
Carmen Brossard