Dernière séance des comptes de la législature avec un soutien du PS aux Jardins du Mycelium et un billet d’humeur sur l’attitude du PLR et de Sylvia Morel.

Dernière séance des comptes de la législature avec un soutien du PS aux Jardins du Mycelium et un billet d’humeur sur l’attitude du PLR et de Sylvia Morel.

La séance a débuté par le rapport du Conseil communal relatif à l'acceptation d'un legs de feue Elisabeth Bourquin, décédée le 9 octobre 2018

Voici l’intervention de Carmen Brossard :

« Quand on aime la ville de La Chaux-de-Fonds, Mesdames et Messieurs, on ne l’aime pas à moitié, on l’aime passionnément ; la preuve nous en est encore donnée ce soir. Madame Elisabeth Bourquin n’était pas d’ici, mais elle a su y planter ses racines. N’ayant pas eu d’enfants, les enfants chaux-de-fonniers sont devenus les siens. Elle a su comprendre que l’avenir d’une société passe obligatoirement par le soin et l’éducation de sa jeunesse et par le développement intellectuel et culturel de celle-ci au-travers, notamment, de la lecture. MERCI, Madame !

Vous l’aurez compris, Mesdames et Messieurs, le Parti socialiste, reconnaissant le bien-fondé et l’excellence de ce legs, accepte le rapport soumis à notre autorité par le Conseil communal ; il accepte par conséquent que notre Autorité exécutive crée un fond spécial destiné à la Bibliothèque de la Ville. Il enjoint également le Conseil communal à surveiller que le fonds ainsi constitué soit bien utilisé selon les vœux de la légataire, vœux exprimés au travers de son testament.

Le Parti socialiste souhaiterait également que Madame Elisabeth Bourquin soit remerciée d’une manière qui reste encore à définir, soit par l’appellation d’une salle ou d’un endroit défini de l’une de nos bibliothèques, soit par une plaque de remerciement lorsque certains travaux auront été exécutés, ou tout autre moyen que le Conseil communal jugera bon d’utiliser. »

C’est Pierre-Alain Borel (PS) qui est ensuite intervenu pour parler du rapport de législature 2016-2020 que le Conseil communal a présenté. Au vote qui a suivi pour prendre acte du rapport, il y a un coup de théâtre incompréhensible. Du PLR, qui a une élue au Conseil communal, pas une seule voix n’est venue pour voter oui.

Voici la synthèse de la position du parti socialiste :

Alors que nous sommes à quelques mois de la fin de la législature communale 2016-2020, le Conseil communal a souhaité dresser le bilan de ces 4 années intenses et complexes dans un rapport d’information de 76 pages. Un exercice utile et nécessaire qui permet de jeter un œil dans le rétroviseur avant de s’atteler à la construction de l’avenir.

Faisant le lien avec le programme de législature et les 5 axes d’action qu’il dressait en 2016, le groupe socialiste par la voix de Pierre-Alain Borel, est revenu sur le travail titanesque qui a été accompli dans notre ville. Un travail trop souvent masqué par les problématiques financières et les batailles légitimes menées contre les reports de charges décidées au niveau cantonal. Pour autant la Ville n’a pas fait du « surplace ». La preuve par 5, les fameux 5 axes de la législature :

  1. Le développement d’un climat serein et de confiance au sein des autorités et de l’administration mais aussi avec la population.

L’objectif est sans nulle doute réussi, et ce malgré le contexte complexe. Quel contraste avec la précédente législature puisque le Conseil communal a gagné en collégialité et transparence ! Évidemment, la confiance se travaille et cela demeure un point d’attention à futur.

  1. L’assainissement de la situation financière.

Ce point n’a cessé d’occuper l’esprit des autorités communales durant ces 4 dernières années. Pierre-Alain Borel rappelle que le travail a été fait et bien fait. Certes, le résultat de ce travail est mis à mal par les différentes réformes menées au niveau cantonal. La situation financière de la Ville reste ainsi une inquiétude et un enjeu puisque notre Ville souffre encore d’un déficit structurel d’une dizaine de millions annuels.

Mais le constat est clair : « aujourd’hui, il n’est plus possible d’envisager encore de nouvelles contractions sans remettre en cause au plus profond l’existence même de notre ville et par contrecoups tout l’équilibre du canton. »

  1. La réforme de l’administration.

Oui, la Ville s’est réorganisée et réformée en profondeur ; ce qui a soumis les collaboratrices et collaborateurs à une forte pression. « Les services ont été fusionnés, réorganisés, séparés, se sont vu abandonner des tâches tout en en apprivoisant de nouvelles, le tout dans un contexte de mesures sur les salaires et de suppressions de postes, mais sans jamais arrêter de servir des prestations de qualité. » Le personnel communal est vivement remercié pour le travail accompli dans ces circonstances.

  1. Le repositionnement de notre ville en termes d’attractivité économique et résidentielle

Pierre-Alain Borel rappelle que « si on souhaite que notre ville dispose d’une assise économique stable, il convient que nous puissions compter sur une croissance économique durable et responsable dont la clé repose sur un équilibre entre grandes entreprises et plus petites, voir même de micro-entreprises ».

Ce thème reste, lui aussi un point d’attention important. Et pourtant, sa réussite est nécessaire pour assurer le développement de l’emploi et qui dit développement de l’emploi, dit aussi potentiellement faire venir de nouveaux habitants. Une croissance dont la Ville a réellement besoin.

Cependant, si le rapport dresse une liste des entreprises qui se sont agrandies ou implantées, il ne contient aucun chiffre sur la création de l’emploi et aucune ligne sur une éventuelle stratégie économique communale ! Un manque que le groupe socialiste a, une nouvelle fois, relevé, ce qui n’a pas manqué de faire réagir la conseillère communale PLR en charge de ce domaine. Avec un ton proche de l’agacement et de la lassitude, Sylvia Morel constate que le groupe socialiste semble donner beaucoup d’importance à l’économie (ce qui est une réalité si on n’omet pas de rappeler si le PS se focalise sur l’enjeu économique de la Ville, c’est bien car il met l’emploi au centre de ses préoccupations). Arguant qu’elle a hérité d’un dicastère configuré par ses prédécesseurs, elle tente tant bien que mal de convaincre qu’elle n’a pas toutes les cartes en main  L’intervention de la directrice de l’économie communale se mue ensuite en lecture du passage du rapport ou elle liste les développements voire implantations, mais dont les effets restent relativement obscurs au vu de l’absence de données chiffrées !

  1. La nécessité de maintenir et d’attirer des infrastructures cantonales importantes, mais aussi d’entretenir des infrastructures communales majeures.

Comment évoquer cet axe sans revenir sur le combat mené avec succès et appuyé par le Conseil communal pour conserver un site hospitalier ? Mais le bilan ne se résume pas à l’aboutissement de l’initiative H+H. Ainsi, les projets en matière culturelle, urbanistique et sportive ont été nombreux et démontrent que la Ville est en marche.

Pierre-Alain Borel clôt son intervention par une touche d’optimisme à l’aune du bilan dressé et malgré les contraintes bien présentes « Sachant qu’il faut toujours un hiver pour bercer un printemps, et même s’il reste un très gros travail jusqu’à la récolte, nous sommes convaincus que si nous arrivons à conserver la dynamique positive que nous avons retrouvé, le succès sera au rendez-vous ».

Dans la suite du débat, le Conseil communal reçoit la gratitude et le soutien du groupe PDC, dont le représentant appelle à garder de l’avant et serrer les coudes pour revenir dans les chiffres noirs tout en mettant notre Ville en valeur.

Le POP regrette un certain manque d’autocritique, un peu timide selon lui notamment concernant la situation du personnel communal et la campagne de communication ratée de début 2020. Cependant, il salue l’action du Conseil communal qui, par les projets menés, a permis à la Ville d’avancer et de défendre les intérêts de la ville face aux tempêtes cantonales. Il estime aussi que les défis écologiques ont finalement eu peu de place dans le rapport. Un avis évidemment partagé et appuyé par les Verts qui regrettent une action timide et le peu d’avancées concrètes en matière de transition écologique, notamment en ce qui concerne la mobilité douce. Un constat que trois conseillers communaux (Théo Bregnard, Théo Huguenin-Elie, Marc Arlettaz) réfutent en rappelant que si l’effort doit s’intensifier, la Ville a bien, dans le cadre de ses moyens limités et faisant face aux blocages de tout type, entamé ce virage par des projets concrets.

Par ailleurs, l’UDC a aussi remercié le Conseil communal pour son engagement tout en rappelant quelques couacs (le troll s’invitant une nouvelle fois dans le débat).

L’intervention la plus étonnante revient sans conteste au groupe PLR. En effet, après avoir remercié le Conseil communal pour le travail fourni dans la rédaction de ce rapport, et après avoir estimé l’intention louable, le groupe a clairement remis en cause l’utilité d’un exercice qui, pourtant, est tout à fait normal en fin de législature. Le représentant du PLR relève ainsi un certain manque d’autocritique et compare le document à une liste à la Prévert des projets menés avec une pointe d’auto-congratulation. Ces réalisations, qui forment le cœur de l’action des autorités, n’ont visiblement pas retenu l’intérêt du groupe PLR qui a qualifié le rapport d’austère, spartiate et protestant. Une austérité à l’image des quatre dernières années. Le groupe prétend qu’en lisant le rapport on pourrait croire que tout va bien. Or, le lecteur attentif (ou le lecteur tout court) comprend bien que ce n’est pas le message véhiculé par ce rapport !

Dans le cadre d’un suspense qu’il aurait voulu insoutenable, le PLR a finalement fini par refuser, voire s’abstenir, sur ce rapport, sans réelle explication. Est-ce le bilan qui est remis en cause ? Le rapport et son austérité ? Le PLR a-t-il manqué de temps (ou d’envie ?) pour lire réellement le contenu des 75 pages du rapport ? Ou est-ce une manœuvre pour se distinguer à l’aube des communales ? Cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable ! Mais l’exercice révèle surtout une véritable faiblesse d’un groupe qui peine à voir que le chapitre le plus contestable du rapport en termes de bilan et d’autocritique est bien celui du dicastère tenu par sa représentante au Conseil communal !

Notre camarade Giovanni Spoletini est intervenu à titre personnel à la fin des débats. Voici son texte, sur le thème du « Vivre ensemble dans notre canton » :

« Un grand merci au Conseil communal et à tous ses services qui ont contribué à la rédaction de ce rapport. Si on focalise l’attention sur l’introduction et la conclusion du rapport, le bilan vacille entre inquiétude et espoir. Je félicite le Conseil communal, malgré les inquiétudes, de croire encore en notre avenir, aux auspices positifs de pouvoir assainir notre situation financière, de vouloir repositionner la ville dans le contexte suisse au cœur de notre canton, en ajoutant pourtant à ce dernier vœu, un point d’interrogation.

De ces vœux et de cette volonté surgit pourtant un nombre conséquent de nos déceptions et frustrations, ainsi que de nos questionnements quant à leur réalisation. Cet état d’âme et ces interrogations concernent notre pratique et philosophie politique. Nous constatons que, dans notre canton, nous empruntons souvent des chemins qui nous éloignent les uns des autres. Les modèles qui nous inspirent dans la gestion des affaires publiques dans les Hautes-vallées jurassiennes divergent souvent de ceux du Conseil d’État depuis plusieurs législatures.

Je cite : « Il y a une prévention contre les habitants de la Montagne qui fait mal. Nous ne leur avons donné aucun motif d’avoir des dispositions, n’y aurait-il pas une grande jalousie de notre prospérité ? » Ces mots sont ceux de Fritz Courvoisier, un des fondateurs de l’État républicain, aux alentours de 1850. Si on remplace le mot de la fin par notre état d’âme et nos interrogations, n’y aurait-il pas incompatibilité entre notre gestion du pouvoir et gestion des affaires publiques au sein même de notre espace cantonal ?

La modernisation, l’adaptation de nos institutions bien que nécessaires, ne seraient plus bâties sur la base des mêmes valeurs démocratiques. Nous sommes dépendants et prisonniers de décisions qui nous sont imposées en l’absence d’une véritable concertation.

Les Montagnes neuchâteloises ont dû faire face pendant cette dernière législature à une profonde crise institutionnelle, en se dressant contre des réformes élaborées dans le domaine de la Santé, une des tâches régaliennes les plus importantes d’un état moderne, par des Directoires et Experts grassement payés, choisis unilatéralement par des institutions de l’État, sans consultation sérieuse et impartiale.

Bon nombre de professionnels de la Santé, prêts à contribuer à cette réforme, ont été discriminés de façon dissimulatrice des structures publiques dans lesquelles ils pratiquaient loyalement.

Le rapport du Conseil communal met en évidence ces événements en affirmant que : « Nous avons réussi par une mobilisation exceptionnelle à faire entendre la voix de la raison ». Il poursuit : « et que la victoire en 2017, de la votation populaire sur l’initiative de deux hôpitaux de soins aigus indépendants et complémentaires, grâce aussi au soutien d’une partie importante de tout l’électorat du canton, "est historique" ».

Au-delà des blessures nombreuses et profondes qui restent ouvertes, c’est bien dans cette réforme fondamentale pour un état moderne, entamée déjà au début des années 2000, que les méthodes de travail appliquées par le pouvoir central et ses institutions cantonales nous interpellent et nous choquent le plus.

Ces méthodes de travail sont incompatibles pour réaliser un PROJET COMMUN du VIVRE ENSEMBLE.

Cet affrontement, qui a été présenté, encore une fois de façon caricaturale et réductrice comme « une petite guéguerre entre le HAUT et le BAS », cache un désaccord profond, voire irréductible, dans la gestion politique de notre futur commun. C’est l’affrontement de deux modèles antinomiques qui veulent tous deux moderniser le Pays. Le nôtre est déjà par tradition largement associatif et participatif, c’est ici que sont nées les coopératives. Notre modèle s’inspire de ces valeurs.

Le modèle du Conseil d’État est centralisateur et autoritaire, parfois bien opaque. Il confie l’avenir et l’organisation des structures publiques du canton aux EXPERTS, aux DOCTEURS ÈS‑SCIENCES des Directions générales et des Conseils d’administration. Ainsi faisant, il se vassalise aux nouveaux lobbies et groupes de pression qui sont à notre époque ce qu’étaient autrefois les BARONNIES de l’ANCIEN RÉGIME.

Merci donc au Conseil communal de garder l’espoir et d’encourager la population de la ville de La Chaux-de-Fonds à faire bloc et à soutenir ses autorités. Je félicite avec conviction les autorités communales pour leur franchise et pour leurs méthodes de travail, inspirées par les valeurs fondamentales qui ont créé notre République.

Merci enfin de conclure le rapport de législature 2016-2020 par le vœu de voir éclore « un grand projet fédérateur dans une forme keynésienne morale et politique ».

Par ces propos solennels, vous affirmez des valeurs humanistes fortes, la volonté de la primauté du bien public sur les égoïsmes individuels. Nous n’avons pas besoin dans notre ville et région, ni maintenant ni dans le futur, d’aller « acheter » des directeurs spirituels qui nous imposeraient des valeurs et des vertus artificielles. Merci pour votre engagement et votre courage. »

Comptes 2019 : rapports du Conseil communal, de la Commission financières et des sous-commissions.

Discussion générale

Le Président de la Commission, Marc Schaffroth (UDC) précise qu’il n’y a eu qu’une réunion en présentiel, le 11 mai et que le reste des délibérations s’est déroulé de façon virtuelle. Les débats ont été sereins et constructifs et l’ensemble de la Commission accepte les comptes tels qu’ils nous sont présentés par le Conseil communal.

Le rapporteur de la Commission, Pascal Bühler (PS) :

« Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,

Comme cela vient d'être dit par le Président de la Commission financière, la commission s'est réunie en plénum à une seule et unique reprise dans cette même salle, le 11 mai dernier, pour les raisons identiques à celles qui nous réunissent en ce même lieu ce soir.

Lors de cette séance, tant les règles de distanciations sociales que celles liées au débats ont été respectées. Malgré la salle, les débats n’ont pas été sportifs, mais constructifs. Il n’y a non plus pas eu de joutes sportives ni politiques au sein de la commission !

Pour le surplus et comme indiqué dans le rapport, nous réitérons nos vifs remerciements à la cheffe des finances, Mme Sylvène Aeschlimann, dont nous saluons la présence dans la salle, ainsi qu’à Mme Virginie Augsburger pour la précision et la qualité de leurs interventions.

Nos remerciements s’adressent également à tous les employé·e·s qui ont œuvré à la bonne marche de l’administration communale durant cette période pandémique particulière et qui continuent à s’engager et poursuivre leurs efforts malgré les difficultés financières de notre cité. »

Marc Schafroth (UDC), a lu le rapport avec intérêt mais également avec une certaine appréhension. Les comptes sont « moins pires » que prévu : un peu plus d’impôts, un peu moins de charges. Il est inquiet quant aux économies à trouver, sachant que les événements exceptionnels qui viennent, de temps en temps, amoindrir le déficit ne vont pas arriver tout le temps. Il faut donc que la Ville mette tout en œuvre pour attirer de « gros » contribuables et que l’initiative sur la géo-topographie fasse le plein. Il est déçu que la Ville n’ait pas investi à la hauteur de ses engagements. « Une ville qui n’investit pas est une ville qui se meurt. » Il demande au Conseil communal de donner des précisions sur le départ de la cheffe des ressources humaines.

Christophe Ummel (PLR) recommande l’acceptation des comptes. Le budget a été respecté. Il avoue toutefois son découragement car, sans nouvelles recettes, il nous sera difficile de nous en sortir. Lors de la prochaine législature, il faudra accentuer notre travail pour obtenir une meilleure répartition des ressources et pour une campagne de domiciliation plus percutante. Il faudra également réfléchir à des projets d’envergure qui rappelleront que la ville de La Chaux-de-Fonds est un centre régional !

Julien Gressot (POP) a lu le rapport avec le même intérêt. Selon lui, le déficit est principalement dû au tour de vis du Canton dans l’action sociale et l’apport plus faible de Viteos. Il relève également l’augmentation des impôts des personnes physiques. Depuis plusieurs années, les comptes révèlent un déficit plus bas que celui qui était prévu dans le budget ; il se demande si cela va devenir une habitude ou si c’est une manœuvre du Conseil communal pour mieux faire passer un train d’économies grandissant. Il faut que les entreprises jouent un rôle plus citoyen : engager ici avant d’engager ailleurs. Il faut que le Canton joue également son rôle et ne pas opposer les communes les unes aux autres ; les ressources doivent être mieux réparties. Il ne veut plus d’un plan d’« ultima ratio », mais il souhaite une plan de relance. Il souligne également le fait que la vente d’immeubles se poursuit et que notre fortune a augmenté.

Monique Erard (Les Verts) remercie le COVID-19 qui a empêché ces moments privilégiés au cours desquels les membres de la Commission peuvent discuter avec les chefs/cheffes de service ou la population ! Les comptes sont mieux que prévus, mais attention ! Le temps des vaches maigres n’est pas fini ! Heureusement, des événements exceptionnels viennent parfois à notre secours. Les limites de notre politique d’austérité sont atteintes. « Un espace, un canton », oui mais il faut que les répartitions profitent à toutes les régions ! Nous sommes un grand fournisseur d’emplois ; mais cela ne nous rapporte pas grand-chose, car les gens vivent ailleurs et sont contribuables ailleurs !

Blaise Fivaz (PDC) remercie le Conseil communal, les chefs/cheffes de service et les collaboratrices et collaborateurs de la Ville pour leur travail. Il relève l’augmentation des recettes dues aux impôts des personnes physiques et la baisse des recettes dues aux impôts des personnes morales. Il rappelle qu’il faut encore mieux mettre en valeur les atouts architecturaux et culturels de notre Ville : les anciens Abattoirs et la Maison du Peuple ont été rénovés et rencontrent un vif succès. N’oublions pas l’Art nouveau, le Patrimoine horloger, nos beaux bâtiments et nos musées ! La Ville de La Chaux-de-Fonds est la plus ensoleillée de Suisse !

Intervention du groupe socialiste sur les comptes 2019 par Patrick Jobin :

« Le groupe socialiste a examiné les comptes 2019 de manière attentive avec les mêmes préoccupations et inquiétudes que durant les quatre années passées de la législature qui se terminera prochainement.

Notre groupe acceptera les comptes, pour les principales raisons suivantes :

Premièrement, les charges sont maîtrisées par le Conseil communal et son administration. Nous remercions le Conseil communal, les services et surtout les collaboratrices et collaborateurs pour les efforts conséquents que cela demande au quotidien.

Les comptes 2019, présentés sous leur forme ordinaire, affichent donc un déficit de 3,3 mio, à savoir une amélioration de 3,5 millions par rapport au budget. Si l’effort est réel, il ne faut pas occulter le résultat économique.

En effet, le déficit économique demeure important (9,4 millions), malgré qu’il affiche un résultat amélioré de millions par rapport aux prévisions budgétaires. Cette évolution ne doit occulter ni le prix des efforts qui ont dû être consentis pour réduire les charges, ni les difficultés réelles auxquelles reste confrontée notre cité.

Les rapports de sous-commissions et le rapport de gestion sont en ce sens tout à fait clairs, et nous montrent aussi les limites de l’exercice  répété  des restrictions budgétaires. Car, derrière les chiffres qui nous sont soumis ce soir, il y une réalité : la réalité d’une administration et de collaboratrices et collaborateurs qui doivent continuer à prodiguer les tâches essentielles attendues de la part d’une collectivité publique… Des tâches d’autant plus importantes lorsque l’on prétend vouloir assumer le rôle de Ville ; des tâches d’autant plus importantes lorsqu’on prétend vouloir conserver nos habitants et en attirer de nouveaux.

Nous l’avons déjà exprimé maintes fois : n’oublions pas que la principale ressource d’une collectivité, ce sont les gens qui la font vivre. Elles et ils méritent notre reconnaissance et une attention particulière sur leurs conditions de travail.

Deuxièmement, les investissements continuent et permettent d’améliorer les aménagements urbains et de préparer la ville à un avenir radieux qui se dessine avec des contournements routiers et surtout des transports publics modernes.

Néanmoins, comme d’habitude, les investissements réalisés restent assez nettement inférieurs au budget alors qu’ils ne sont déjà pas particulièrement élevés. Si cela est surtout dû aux investissements non soumis au frein à l'endettement, il ne faut pas lever le pied sur les investissements qui permettent de maintenir ou d’augmenter la valeur de nos infrastructures qui sont nos biens les plus chers. Au contraire, il faut que notre collectivité continue d’investir dans son avenir et dans l’entretien de son patrimoine, ce d’autant plus avec la crise qui frappe toute l’économie.

Mais force est de constater qu’il est compliqué pour une administration, qui doit vivre au rythme d’un régime minceur, d’effectuer tous les investissements nécessaires à la vitalité de notre cité.

Aujourd’hui, après le traumatisme du troll, il devient plus qu’urgent de mettre sur pied un véritable plan d’attractivité qui puisse se mettre en lien avec la démarche entreprise au niveau cantonal. La Ville doit mettre en avant les très nombreux atouts et les milliers d’activités qui s’y déploient grâce notamment à la force de ses habitants.

Elle doit continuer à se développer et donc impérativement renforcer les investissements pour offrir un espace public de qualité. Elle doit soutenir son activité culturelle et continuer de soigner son patrimoine, qui sont aujourd’hui les principaux vecteurs de communication positive qui font rayonner la Ville loin à la ronde.

Créer une nouvelle spirale de dynamique positive cela demande du temps, cela demande aussi de l’investissement. Le groupe socialiste croit en une stratégie financière qui permet de construire l’avenir que nous laisserons en héritage à nos enfants, et à des investissements qui, à terme, nous permettront bel et bien de retrouver une situation financière assainie.

Troisièmement, la crise de revenus de la Ville est maintenant clairement identifiée et admise par tous les groupes de notre autorité et presque tous les acteurs politiques de la région. Reste à convaincre le Conseil d’État. Notre salut ne passera que par une augmentation de nos revenus. En ce sens, toutes les mesures provisoires visant à améliorer nos comptes, comme les retenues sur les salaires, ne sont pas des solutions et nous n’en voulons plus.

Quelles solutions se présentent pour augmenter nos revenus ?

  1. Concernant les recettes fiscales, la situation ne va pas s’améliorer pour nous dans l’immédiat, elle va même encore se « péjorer » et renforcer notre problème avec les réformes fiscales entrées en vigueur cette année. Il ne faut donc pas compter sur leur augmentation à court terme.
  2. Par contre, il ne faudra pas négliger les revenus de la politique de stationnement qui vont nous permettre de trouver une base de financement des infrastructures nécessaires à son développement et son entretien ainsi que, à terme, des revenus non négligeables comme toutes les autres villes du monde. Il faut en effet lever ce tabou sur les revenus liés au stationnement qui étaient inexistants chez nous.
  3. Il faut compter également sur l’accueil de nouveaux habitants. Toutefois, dans l’immédiat, chèr·e·s collègues, nous avons un réel problème. En effet, en 2019, notre seule commune a encore perdu plus de 400 habitants.

Évidemment, ce chiffre doit être relativisé quant à ses causes. Il n’en demeure pas moins que cela a une conséquence en matière fiscale, et que par ailleurs cela pose de réelles questions sur l’attractivité de notre cité. Une politique de promotion et d’attractivité prend du temps et ce n’est pas un troll qui va accélérer les choses.

En effet, les variations de populations de notre ville sont principalement liées à la vitalité de l’emploi. Une fiscalité liée au lieu de travail, et non seulement liée au domicile, doit être mis sur la table des dossiers à traiter au niveau fédéral, j’y reviendrai.

  1. La source de financement qui sera indispensable pour notre ville – mais également pour toutes les autres communes d’altitude qui ont déjà parmi les taux d’impôts les plus élevés et les déficits les plus importants malgré des efforts conséquents et des augmentations d’impôt pour certaines  passe par une juste répartition de la péréquation pour les surcharges géo-topographiques entre les communes d’altitude. Pour notre ville nous parlons d’un montant de l’ordre de 10 millions de francs. Exactement ce qu’il manque à la Ville pour retrouver la voie d’un équilibre budgétaire structurel, certes fragile et toujours lié à la conjoncture, mais une situation financière saine en temps calme hors tempête du type crise mondiale ou COVID-19.

L’initiative pour une juste répartition de la péréquation fédérale entre les communes a donc besoin du soutien de toute la population des Montagnes et évidemment d’une majorité de la population du canton.

Les dernières nouvelles de la péréquation fédérale vont dans le sens de notre initiative car le canton touchera encore un peu plus d’argent de la Confédération. De plus, la répartition demandée n’impactera pas directement les autres communes du canton qui, quoi qu’il en soit, ont déjà pour la plupart bénéficié de la nouvelle péréquation intercommunale en raison de la suppression de l’indice de charge fiscale puisqu’elles avaient des coefficients fiscaux plus bas… Et de la réforme de la fiscalité des entreprises puisqu’elles touchent des montants sans avoir d’entreprises sur leur territoire.

Après de telles réformes, la répartition de l’impôt des frontaliers serait vécue comme une injustice crasse par les communes qui accueillent des pendulaires français. En effet, il est pour le moins absurde de les considérer comme des entreprises. Ce sont manifestement et sans contestation possible des humains qui, s’ils n’habitaient pas de l’autre côté d’une frontière, seraient taxés comme des Loclois ou des Chaux-de-Fonniers.

Au lieu de vouloir répartir l’impôt sur les frontaliers français entre des communes qui ne n’en accueillent aucun, le canton doit se battre aux côtés des communes et cantons pourvoyeurs d’emplois pour une réforme de l’imposition fédérale afin de tenir compte de la « pendularité » et de ne plus taxer les travailleurs uniquement à leur domicile mais aussi, en partie, là où ils travaillent.

Notre ville et notre canton auraient tout à y gagner comme l’ensemble des collectivités qui participent à la création de richesse de notre pays, à l'inverse des communes résidentielles qui ne font qu’en profiter et qui participent au mitage du territoire et à une « pendularité » toujours plus en porte-à-faux avec l’urgence climatique et les investissements publics durables.

Finalement, il n’est pas encore possible de déterminer, ni même d’estimer l’impact financier que la crise sanitaire actuelle aura sur les finances de notre ville. Toutefois, comme les nombreuses crises économiques, que notre collectivité a déjà traversées dans son histoire, nous sommes convaincus que nous nous relèverons ensemble de celle-ci grâce à la principale valeur socialiste qui est dans toutes les bouches depuis le mois de mars, la solidarité.

Vous l’aurez compris, c’est avec une attention soutenue face aux défis qui se présentent à nous dans l’immédiat, que le groupe socialiste acceptera les comptes 2019. Il souhaite remercier l’ensemble du Conseil communal et de l’administration pour le travail, difficile, fourni au quotidien et en appelle à tous les membres de notre autorité à unir leurs forces pour assurer un avenir à notre cité.

Et à soutenir de toutes ses forces l’initiative géo-topographique jusque dans les urnes s’il le faut. »

Discussion de détails

Lors de la discussion sur les différents services, Michael Othenin-Girard a interpellé le Conseil communal sur le soutien de la Ville apportés au « Jardins du Mycelium » dans sa recherche d’un terrain.

Des jardins écologiques et sociaux pour renforcer le commerce de proximité.

Le groupe socialiste considère que l’économie ne passe pas seulement par l’implantation de grandes entreprises, mais se doit aussi d’être diversifiée et vecteurs d’intégration. C’est donc avec enthousiasme que nous avons suivi de près le projet neuchâtelois « ECOPROX », lancé par le service cantonal de l’économie, dans le but de renforcer l’économie de proximité, de dynamiser les centres des villes, d’assurer l’accessibilité des produits et des services dans les localités, de promouvoir le réflexe local auprès de la population et des entreprises et de stimuler les partenariats et la collaboration entre les acteurs de l’économie de proximité.

Finalement ce sont treize projets qui ont été soutenus par le Canton à hauteur de 300'000 francs, dont quatre projets pour les Montagnes neuchâteloises pour une enveloppe de 80'000 francs. Parmi ces quatre projets soutenus par le Conseil d’État, nous avons rencontré l’association « Mycélium » qui a rapidement besoin d’un terrain et qui a déjà pris des contacts avec la Ville. À ce titre, le Conseil Communal peut-il nous indiquer quelle est sa position sur projet ? Est-ce qu’un terrain adéquat a pu être trouvé et quelles sont les prochaines étapes.

Voici comment il a développé son interpellation :

« ECOPROX, le programme lancé par le Conseil d’État pour cofinancer plusieurs projets qui favorisent le commerce de proximité, a sélectionné quatre projets sur quatorze dans les Montagnes Neuchâteloises avec une enveloppe de 80'000 francs pour les soutenir. Bel exemple de créativité me direz-vous ! Le groupe socialiste partage cet enthousiasme, mais regrette par la même occasion que d’intéressants projets comme celui-ci cherchant à dynamiser le commerce de proximité ne proviennent pas de la Ville. Nous regrettons le manque de créativité du « service » de l’économie !

L’un des quatre projets retenus sonne à notre oreille avec le doux nom de « Jardins du Mycélium ». Le but de ce projet, comme nous pouvons le lire, est de pouvoir cultiver un terrain de manière respectueuse en incluant diverses populations (enfants, migrant, personnes âgées, chômeurs et chômeuses…) et ainsi répondre à des problématiques écologiques, sociales et économiques. Le projet, bien réfléchi et clairement expliqué dans leurs documents de présentation, est à taille humaine et s’inscrit dans une volonté d’inclusion des populations et de transition écologique.

Des thématiques chères au cœur du groupe socialiste qui est allé à leurs rencontres et fut impressionné par la pertinence de leurs réflexions et le sérieux de leurs démarches. Loin d’une jeunesse bruyante et « sculptant dans des nuages », comme certains aiment à le penser.

Nous avons appris lors de cette rencontre que des contacts avec la Ville avaient eu lieu. Considérant qu’il est important, voire nécessaire pour l’attractivité de notre ville, de soutenir et même de valoriser un projet   déjà soutenu par un Canton à qui notre parlement reproche le manque de projets dans les Montagnes neuchâteloises  c’est une occasion à ne pas laisser passer ! Mais c’est surtout une très belle opportunité pour la ville de La Chaux-de-Fonds de répondre présent et valoriser le travail d’une association dynamique et responsable, qui souhaite un commerce, tout aussi responsable, de proximité à l’aide d’un jardin écologique et social.

D’ailleurs, le nom de « mycélium » n’a rien d’anodin ; c’est même tout un symbole dans lequel notre Ville pourrait s’engager. Appelé dans le langage courant « blanc de champignon » ou « mère des Cèpes » par certains agriculteurs, le mycélium est l'appareil végétatif des champignons pouvant s’étendre sur plusieurs mètres carrés et être connectés à différentes plantes via des réseaux mycéliens souterrains. Composée d'un ensemble de filaments, cette communication végétale, véritable réseau souterrain, est aussi parfois appelée le « wood-wide web ».

Ainsi, plutôt que d’applaudir à deux mains l’arrivée de la 5G, si nous valorisions l’internet végétal ?

Alors, on se connecte ? »

Dans sa réponse le conseiller communal Théo Huguenin-Elie a souligné que ce projet était « extraordinairement intéressant », porteur d’une vision d’avenir pour la nature et créant du lien social. Le Conseil communal a dit soutenir ce type de projet et est satisfait que l’État soutienne trois autres projets dans notre ville. Une première rencontre entre des chefs de service et le comité des « Jardins », pour chercher un terrain adéquat, n’a pas satisfait les promoteurs du projet. Le conseiller communal s’est engagé à faire recenser par tous ses services tous les terrains communaux susceptibles d’être proposés, après les vacances, aux « Jardins du Mycélium ».

Michael Othenin-Girard s’est déclaré « enthousiasmé par l’enthousiasme du Conseil communal ».

BILLET D’HUMEUR

La position du PLR ou le reflet du manque d’action de sa représentante au Conseil communal

Le débat sur le bilan de législature a mis en lumière l’absence de recul d’un groupe PLR qui semble avoir fait, une nouvelle fois, de cet échange une tribune pour tenter maladroitement de positionner son action en vue des élections communales. Mais quel positionnement ? Celui de l’incapacité de sa représentante à l’exécutif de mettre en œuvre une véritable stratégie en matière d’économie et de création d’emplois ? Celui de son refus de livrer au Conseil général un rapport sur le service de l’économie et de créer un poste dédié pourtant exigé par tous les groupes du Conseil général (hormis le PLR bien entendu) ?

Impossible ne pas réagir sur l’intervention de Sylvia Morel à la suite des questions légitimes posées par le groupe socialiste dans le débat. Se cachant derrière l’éternelle excuse de « Ce n’est pas moi, mais les autres », Madame Morel démontre une fois encore qu’elle n’a jamais vraiment réussi à endosser son habit de directrice de l’économie ; elle qui, pourtant, représente un parti proche des milieux économiques. Pire, elle rend responsable les autres membres du collège de ses propres manquements en s’attribuant, au passage, les réalisations de certains de ses collègues ! Elle s’offusque que l’on ose questionner le bilan des implantations d’entreprises sans donner aucune information sur le nombre d’emplois créés et sans préciser que certaines de ces implantations sont, en réalité, des déménagements d’entreprises déjà sises dans la commune auparavant.

Finalement, son intervention sur une autre interpellation de la soirée questionnant le départ de Singer résume bien la pensée de la directrice de l’économie chaux-de-fonnière : les patrons commandent et décident et... on ne peut rien y faire. Se pose alors la question de savoir si cet avis est partagé par son parti. Un parti qui a mis beaucoup d’énergie pendant cette législature à défendre sa conseillère communale et à fustiger des projets pour lesquels elle avait clairement affiché ses réticences comme la carte « Abeille ».

Il s’agira pour ce parti de démontrer à l’avenir sa capacité à s’émanciper de son ancienne Présidente, au risque de perdre le peu de crédibilité qui lui reste en matière économique notamment.

Le groupe du parti socialiste

REMERCIEMENTS

Durant toute cette législature, qui s’achève bientôt, j’ai assisté à la plupart des séances du Conseil général. Douze ans en tant qu’élu et quatre comme militant du parti pour assurer les compte-rendus de ces séances. Travail fastidieux pour qui a mal à la nuque et dois tenir son portable sur les genoux, assis sur une chaise en bois.

Je remercie toutes et tous les camarades du groupe socialiste de leurs interventions, les deux camarades du Conseil communal de la constante rigueur de leurs réponses et interventions dans l’assemblée communale.

Quand on voit certain·e·s élu·e·s d’autres partis très mal préparé·e·s, quand on a côtoyé ou entendu des membres du Conseil communal clivants, amateurs ou peu collégiaux, on ne peut qu’être fier d’avoir participé pendant seize ans à la vie publique chaux-de-fonnière comme élu et membre du parti socialiste.

D’autres temps s’ouvrent et je garde de ces seize années un souvenir ému et engagé pour l’avenir.

Daniel Musy

2020-06-28