Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Le rapport qui nous est soumis ce soir concernant le cautionnement simple de la coopérative « Savoir-Faire » a soulevé plusieurs questions et remarques dans le groupe socialiste. Je distinguerai le principe du cautionnement et le rapport qui nous est soumis.
Premier point donc, le principe du cautionnement pour sauvegarder un bâtiment emblématique.
La conservation du Patrimoine est essentielle, ce d’autant plus que notre ville est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. D’ailleurs, même si notre ville n’était pas inscrite à l’UNESCO, la conservation du patrimoine est incontournable, essentielle, nécessaire pour une collectivité. Inscrire dans le présent l’histoire d’une collectivité permet à chacune et chacun de nous de créer des liens entre le passé et le présent, de se nourrir du passé pour se projeter dans le futur avec « conscience » et « respect ».
Si la sauvegarde relève du rôle d’une collectivité publique, nous tenons ici à saluer toutes les initiatives privées en ville du Locle qui ont abouti à la sauvegarde d’immeubles incontournables de notre histoire, comme le Phare ou l’Angelus, pour ne citer que quelques exemples.
Je l’ai dit, la sauvegarde relève d’une tâche publique et c’est bien le sens du rapport de ce soir : La ville cautionne un montant de 2,4 millions de francs, qui permet de fait à la coopérative d’obtenir le prêt de la BCN, ce qui libérera les autres montants. Un jeu de domino en quelque sorte dans lequel la ville donne le départ. Sur le principe donc, notre groupe est entièrement acquis à l’intervention publique. Ce lieu hautement symbolique de l’histoire de notre canton et de la révolution neuchâteloise sera enfin rénové. Nous pourrons dorénavant partir un peu plus fiers à la marche du 1er mars !
Deuxième point qui a soulevé des discussions dans notre groupe, le rapport en lui-même. Sur ce point, le groupe est plus critique et estime que certaines informations auraient pu y figurer. Nous remercions donc le Conseil communal (CC) de ses réponses concernant les points suivants :
- Premièrement, si nous relevons avec satisfaction que trois études indépendantes avaient validé la viabilité du projet, nous nous demandons si ces études avaient pris en compte les nouveaux établissements qui offrent également des nuitées dans notre ville, comme le Guest House. Si tel n’est pas le cas, le CC a-t-il évalué l’impact que pourrait avoir le ou les nouveaux établissements dans notre ville sur la viabilité du projet ? À titre informatif, le CC peut-il nous informer de combien d’établissements, ou combien de lits sont disponibles dans notre commune pour les touristes ou les industries ?
- Il est écrit que l’année 2016 a abouti à de nouveaux plans de rénovation. Le CC peut-il nous informer sur l’évolution du projet, excepté le toit ?
- Le Cautionnement romand cautionne le projet durant 1 année. Comment cela se passe-t-il concrètement ? D’autre part, si l’établissement ne devait, après 1 année, ne pas fonctionner et aller en mains communales, quelle serait la relation avec le cautionnement romand.
- Les fonds propres s’élèvent aujourd’hui à la moitié : 872'000 francs au lieu des 1,6 millions. Sommes-nous certains que le reste sera versé ? Le rapport mentionne en page 3 que le CC a obtenu des garanties. Peut-on savoir lesquelles ?
- Toujours dans la rubrique « des deniers, des sous » il est écrit, en page 5, que les administrateurs de la coopérative ont réussi à récolter 2,4 millions francs auprès de coopérateurs, de la Loterie romande, d’entreprises privées et de fondations. Le CC peut-il nous expliquer ce montant de 2,4 millions, que nous avons de la difficulté à comprendre en fonction du tableau de financement en page 3. Où figurent en page 3, par exemple, les fonds de la LORO ?
- Le CC indique que ce projet est de toute façon rentable, puisque la ville n’investit que 2,9 millions et que, si l’activité devait mal tourner, elle deviendrait propriétaire de l’immeuble. Sommes-nous certains que tous les autres financements seraient transférés tels quels à la commune. Car le rapport le précise, à juste titre en page 5, c’est bien le statut juridique de la coopérative qui a permis à celle-ci d’actionner des leviers, notamment des cautionnements, des dons, des parts de coopérateurs. Que deviendraient ces fonds si l’immeuble devenait communal ?
Voilà pour la partie des questions.
Enfin, notre groupe déplore le fait que les nouvelles réglementations fédérales et internationales durcissent l’accès aux prêts, tout en les rendant plus onéreux, car cette pratique rend de fait de plus en plus difficile le développement de projets porteurs pour une collectivité.
En conclusion, pour le groupe socialiste, notre ville a déjà cautionné un projet d’envergure comme l’ancienne poste, qui est une réelle réussite, tant au niveau culturel, social que patrimonial. Puisse le projet de ce soir aussi participer au développement de notre ville et à sa visibilité. Nous souhaitons bonne chance à la coopérative et remercions les administrateurs de leur engagement et du travail qu’ils effectueront, ainsi que de leur volonté de faire revivre ce bâtiment
Au nom du groupe Socialiste, Corine Bolay Mercier