Cher Monsieur Dupraz,
Occuper la fonction de président de commune n’est pas chose aisée. Elle implique, entre autres choses, de représenter et respecter l’ensemble des citoyennes et citoyens d’une ville. Quand bien même vous ne partageriez par leur point de vue. En adoptant l’attitude de militant popiste qui a été la vôtre lors de la récente séance du Conseil général du Locle, vous n’avez, Monsieur Dupraz, en aucune manière, fait honneur à la fonction présidentielle. Qui plus est, la manipulation des faits et des chiffres dont vous vous êtes fait l’auteur est une insulte à l’intelligence des Locloises et des Loclois.
Interpellé lors du dernier Conseil général par les élu-e-s socialistes, cher Monsieur Dupraz, vous avez préféré vous défausser et vous lancer dans une diatribe populiste. Là où vous bottez en touche quand il s’agit de structures préscolaires - comme vous n’aviez pas manqué de le faire concernant les aménagements urbains pour les personnes en situation de handicap -, les élus socialistes rappellent la nécessité sociale et économique de telles infrastructures. Que cela soit en termes de sociabilisation pour les enfants mais aussi d’intégration, d’égalité des chances et d’appui pour les familles, une crèche est bien plus que la garderie que certains aimeraient y voir. Une structure préscolaire, à l’instar des structures parascolaires, permet aux parents de concilier vie professionnelle et familiale. Elle bénéficie par là même à la société et à l’économie en intégrant des compétences qui ne pouvaient être sollicitées auparavant. Sans compter que l’accès facilité au marché du travail améliore la situation économique des familles et leur intégration sociale.
En ce sens, le quartier des Monts, qui s’est développé avec l’arrivée de nombreuses familles et qui est appelé à se développer encore, reposera, à l’évidence, la question de l’utilité de ce type de structure. Il serait bon de vous y préparer.
S’agissant de la crèche de L’Étoile, faut-il, cher Monsieur Dupraz, vous rappeler que le Conseil communal n’a consulté aucun partenaire avant de prendre sa décision ? Ni le personnel, ni les partenaires syndicaux, ni la fondation des Billodes, également impliquée dans cette structure, n’ont été consultés. Le débat n’a, dès lors, visiblement pas eu lieu sur une base documentée, les conséquences financières et sociales n’ayant notamment pas été évaluées.
Un constat qui, en définitive, ne devrait pas surprendre lorsque l’on se penche sur les chiffres que vous avez avancés lors de la récente séance du Conseil général, des chiffres repris tels quels par la journaliste de L’Impartial. Cher Monsieur Dupraz, une sélection partiale et partisane ne saurait permettre aux citoyens de se faire une opinion éclairée de la situation financière de notre ville, mais tend bien à semer la confusion et à dégager votre personne et votre parti des responsabilités qui sont pourtant les vôtres.
Sans reprendre l’ensemble des chiffres, précisons ici trois points. Tout d’abord c’est sous l’impulsion du groupe socialiste au Grand Conseil que le report de l’harmonisation des frontaliers a passé au Grand Conseil, puis devant le peuple. Ensuite, les élus socialistes et leur cheffe de groupe ont fait partie des moteurs de l’opposition à la loi sur l’électricité, acceptée alors par la majorité de droite au Parlement. Une loi qui fait perdre des millions aux villes du canton. Enfin, Monsieur Dupraz, la réforme des personnes morales, si décriée aujourd’hui par votre parti et vous, fait que les entreprises installées dans le canton participent aujourd’hui aux frais des structures d’accueil à hauteur de 10 millions. Par ailleurs, doit-on véritablement vous rappeler que la Ville du Locle est l’une de celles qui encaissent proportionnellement le plus d’impôts des personnes morales et qu’il est dès lors difficile de fustiger les réformes qui ont permis de consolider ces revenus ? Mais aussi que ce n’est ni au Locle ni à Neuchâtel que se dessine la conjoncture ?
Cher Monsieur Dupraz, la politique est un art exigeant, parfois difficile. Mais plus qu’un art, c’est un engagement qui requiert travail, innovation et dialogue. Se complaire dans le simplisme et le populisme, est-ce bien là l’image que vous vous faites du mandat de conseiller communal ? Soyez assuré que vos concitoyens se font une autre idée de la responsabilité.
Le Locle, le 14 novembre 2017
Parti socialiste des Montagnes neuchâteloises
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Neil Ewering
Président du PSMN
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