La séance consacrée à l’examen du budget 2017 s’est notamment concentrée sur trois thèmes chauds où le parti socialiste s’est clairement positionné : l’augmentation temporaire des impôts, les mesures touchant le personnel communal et l’avenir du zoo et du Musée d’histoire naturelle.

 

 

 

Budget 2017

Mais c’est par l’examen du rapport sur la stratégie globale des différents services que la séance a commencé. Voici l’intervention de Silvia Locatelli :

« Voici donc un exercice peu habituel sur lequel nous devons nous pencher aujourd’hui. À circonstances particulières, budget particulier. À budget particulier, planification financière particulière… et à planification financière particulière, plan de législature hors du commun.

Parce que c’est bien comme cela que le Conseil communal le présente et que c’est bien comme cela que nous l’avons compris. « Le rapport du Conseil communal relatif à la stratégie globale à adopter durant la législature 2016 – 2020 » pour faire face au contexte financier est à considérer comme le plan de cette nouvelle législature.

Dont acte. Alors que ce type de document présente généralement les grands projets que la nouvelle autorité exécutive entend mener dans un élan d’enthousiasme marquant le début de législature… élan rapidement confronté à la dure la réalité des chiffres, le Conseil communal a choisi, circonstances obligent, de nous dresser sans fard l’anamnèse d’une Métropole horlogère contrainte à se réinventer pour espérer sortir la tête de l’eau.

C’est un choix qui peut surprendre, tant on perçoit que la vision d’avenir ne semble passer que par les strictes lunettes financières…mais à ce stade, le Conseil communal avait-il le choix ?  C’est une question pratiquement philosophique qui pourrait faire débat y compris au sein de notre groupe socialiste. Nous dirons donc en préambule que nous comprenons ce choix et remercions le Conseil communal de nous présenter clairement son analyse de la situation, une analyse nécessaire pour éclairer choix futurs en tant qu’élu-e-s.

Mais, bien que le document ne soit pas dépourvu de réflexion sur l’avenir et sur les projets, nous y reviendrons, nous en appelons fortement nos deux autorités, exécutive comme législative, à conserver la capacité de prendre de la hauteur et d’envisager l’avenir.

La faillite collective n’est pas une option, le défaitisme n’est pas une alternative.

Pour en venir au contenu même du document, le groupe socialiste en a apprécié la lecture, simple et finalement concise, ce qui paraît paradoxal pour un document de 89 pages.

Le Conseil communal nous dresse un aperçu du contexte financier qui commence à être relativement bien connu par notre autorité et qui a également été largement exposé dans le cadre des travaux budgétaires :

  • diminution drastique des recettes ;
  • progression constante des charges, particulièrement des charges sur lesquelles la commune a peu de prise ;
  • résultat final difficilement supportable pour une collectivité dont les réserves ne permettent pas d’entrevoir l’avenir de manière sereine.

À cela, il faut ajouter les nombreuses incertitudes, non directement évoquées dans le rapport, mais qui demeurent tant sur le plan fiscal comme sur celui des charges. En effet, le budget cantonal, qui aurait dû être sous-toit depuis une semaine, ne sera finalement voté que le 15 décembre.

Le présent rapport revient donc, dans le détail, sur les 3 axes proposés par le Conseil communal pour envisager une sortie de crise et qui ont largement été thématisés dans le cadre des travaux budgétaires :

  • Une action sur les recettes ;
  • Une action sur l’administration du point de vue des conditions de travail ;
  • Une action sur l’administration du point de vue des prestations fournies.

Le groupe socialiste restera cohérent avec ce que ses représentants ont répété pendant toute la durée des travaux de commission financière : au vu des circonstances, la seule action viable et raisonnable qui puisse être envisagée pour contribuer à réduire le déficit est une action équilibrée et qui partage les efforts. À notre sens, les trois piliers de cette action sont nécessaires et indissociables. Nous ne pouvons espérer ni exiger de manière responsable que les uniques efforts viennent d’un personnel communal qui doit lui-même, cela transparaît à travers tout le rapport, supporter une charge de travail plus importante pour maintenir un semblant de prestations qui sont exigées d’une ville centre comme la nôtre.

Nous ne sommes pas seulement les élus du peuple ici, nous sommes aussi des citoyens vivant dans cette ville et profitant de ses infrastructures. À ce titre, nous estimons que nous aussi nous devons contribuer à l’effort.

À ce sujet, je me permets une parenthèse sur la perception globale que semble être celle de la « collectivité » aujourd’hui. En effet, force est de constater que de manière globale, ce n’est pas qu’un phénomène chaux-de-fonnier voire cantonal, l’approche même du devoir collectif, l’approche de ce qu’est la contribution collective est une notion qui semble non seulement se perdre mais pratiquement devenir insoutenable. Il est ainsi interpellant de voir les spécialistes en finances publiques, d’éminents professeurs, s’interroger publiquement sur la spirale qui consiste à mener des politiques « d’optimisation fiscale » à un stade tel que les collectivités se retrouvent peu à peu sans ressources pour mener à bien les tâches qui sont les siennes, y compris les tâches régaliennes.

C’est une réflexion qui me semble importante à l’heure où certains élus de cet hémicycle comme du Conseil communal, qui dénoncent la politique cantonale en matière de répartition des recettes, en sont venus à voter, sous leur casquette de députés de nouvelles baisses d’impôts dans le cadre du budget du canton… Nous attendons de ces personnes qu’elles expliquent à la population comment elles entendent « sauver la ville » en oubliant l’espace d’un vote, pardon de trois votes, l’impact que celui-ci aura pour les finances communales.

Mais mettons de côté les sujets qui fâchent et qui seront repris dans le cadre du budget, et revenons sur le présent rapport et sur les mesures plus spécifiques qui sont proposées. Après avoir exposé les trois axes évoqués, le Conseil communal nous présente les mesures globales, ressources humaines, fiscales et finalement liées aux subventions.

Les deux premiers aspects ayant été traités et étant en passe d’être repris ultérieurement, nous nous sommes penchés sur l’axe subventions. Nous remercions le Conseil communal d’avoir mené une réflexion stratégique sur ce point, qui nous semblait manquer jusqu’ici. En effet, avoir ce type de réflexion est nécessaire non seulement pour savoir comment distribuer l’argent, mais également pour savoir où et comment il convient de couper le cas échéant.

Nous souhaiterions évoquer un point qui a peu transparu à ce propos. Ces subventions touchent, cela a été évoqué, des organismes qui remplissent une prestation considérée d’intérêt publique. Certaines d’entre elles prennent une importance particulière dans des situations comme celles qui sont vécues aujourd’hui. Il s’agit notamment des organisations amenant un rayonnement particulier à la ville par exemple sur plan culturel ou sportif, et qui contribuent à sortir d’une morosité assassine. Il s’agit aussi des organismes de soutien à la population précarisée. À ce propos, n’oublions pas que la situation de la ville est aussi le reflet de la situation de l’économie et partant de celle de la population.

Concernant les mesures sectorielles, de manière globale, la lecture du rapport laisse entrevoir à quel point les efforts déjà entrepris sont importants, et le peu de marge de manœuvre qu’il reste à ce propos. Une grande part des mesures envisagées concernent l’organisation pure du travail, ce qui paraît une évidence mais reste un élément essentiel pour assurer un bon fonctionnement avec des ressources réduites.

Sans être exhaustifs, voici quelques remarques ou interrogations liées à certains secteurs en particulier.

Au niveau de la communication, le reflet d’une image positive nous semble essentiel en ces périodes troublées. Cependant, nous demandons qu’un effort particulier soit également mis sur la communication interne. En effet, comme déjà dit, l’organisation du travail passe aussi par une bonne connaissance des informations par le personnel.

Au niveau du contrôle des habitants, nous n’avons pu que constater les conditions difficiles dans lesquelles travaille le service. Nous nous réjouissons que le Conseil communal ait décidé d’empoigner la question et nous permettons d’avoir également quelques suggestions. En effet, un système sur rendez-vous, pour certaines actions, comme cela se fait pour l’émission des passeports, pourrait alléger les heures de guichet. La comparaison avec d’autres villes plus grandes semble démontrer un potentiel de simplification des procédures, agréable tant pour le personnel que pour le citoyen. Enfin, outre les prix de location de la tour Espacité, force est de constater que pour un service de ce type, des locaux sans salle d’attente séparée et sans fluidification du passage s’avèrent, osons le mot, relativement catastrophique pour le confort des usagers et les bonnes conditions de travail du service.

Concernant le service de l’économie, au vu de la réduction des effectifs et de l’importance du thème économique pour notre ville, nous saluons les synergies crées en développant une transversalité du travail. Nous en appelons aussi à une collaboration d’autant plus étroite avec le Service cantonal de l’économie.

En matière de ressources humaines, outre le lot des mesures qui ont déjà été évoquées, on remarque la volonté de limiter la formation continue. Si celle-ci doit être analysée d’un point de vue stratégique, nous demandons au Conseil communal de ne pas négliger les besoins d’une adaptation constante des connaissances du personnel et des cadres.

Si nous souhaitons une administration qui se réinvente, même contrainte, elle doit être armée pour cela. La formation continue est donc essentielle pour maintenir les compétences.

Plusieurs mesures touchent des éléments d’aménagement urbain et de qualité de l’espace public. Nous insistons sur la nécessité de conserver, mieux, de développer la qualité de vie dans notre ville. Le soin porté aux espaces publiques, l’accessibilité aux commerces locaux qui se battent de manière admirable pour faire face aux offensives d’Internet ou des Black Friday, les animations, le renouvellement de petites infrastructures, comme le toboggan et les vestiaires des Mélèzes faute de pouvoir faire plus, font que nous ,citoyens, nous nous sentons bien dans cette Ville et y resterons.

Par la force des choses, beaucoup d’éléments, dans ce rapport, font état des relations avec le canton. Nous ne reviendrons pas sur tous ces éléments même si parfois le rapport procède à quelques raccourcis qui peuvent donner une vision biaisée de la situation. C’est notamment le cas lorsqu’on parle de la facture sociale et de l’augmentation des charges dans le cadre des prestations sociales sous conditions de ressource. Outre les investissements en infrastructures qui sont réelles, rappelons que la Facture sociale a permis de mutualiser l’effort entre toutes les communes, ce qui n’était pas le cas auparavant.

C’est d’ailleurs un modèle qui pourrait très pertinemment rétablir un peu d’équité dans d’autres secteurs, notamment dans le développement des structures d’accueil, dont le problème est exposé dans le présent rapport. Rappelons aussi que l’augmentation de la facture sociale était nettement plus importante auparavant, et que l’objectif de la contenir à 4% a été réalisé, ce même au vu de la situation précarisée d’une population qui, comme je le disais auparavant, est forcément le reflet de la situation de la commune.

Il n’en reste pas moins que La Chaux-de-Fonds n’est pas seulement une composante du canton de Neuchâtel. Elle en est la plus grande ville, son centre économique principal. Et si le canton est toujours perçu comme le berceau de la créativité et de l’innovation, qui mieux que les Chaux-de-Fonniers, qui ont créé une Métropole horlogère, centre du savoir-faire en micro-technologies à 1000m d’altitude, incarnent mieux cette créativité et cette innovation ?

Alors oui, le canton doit tenir compte de notre situation, car si la Chaux-de-Fonds s’écroule, c’est tout l’édifice cantonal qui s’effondrera. MIH, bibliothèques, répartition des recettes, prise en compte de la situation financière dans la répartition des charges, développement ou consolidation d’infrastructures cantonales autant de thèmes qui sont ou seront sur le métier, et pour lesquels nous devrons trouver des solutions communes.

Ajoutons encore, que notre ville ne survivra pas si elle ne se conçoit que comme une entité marginale et marginalisée. Le rapport évoque les liaisons de transport. Dommage qu’il n’ait pas rappelé l’échéance du 12 février pour le fonds Forta qui est directement à la source d’une solution pour le problème du contournement H20. Les collaborations au sein des entités suprarégionales sont questionnées. Nous en appelons à bien mesurer l’importance des alliances et les répercussions des oppositions. Notre cité a un problème immédiat, mais elle doit s’envisager à long terme. Nous sommes sûrs que c’est bien dans cet esprit que notre autorité exécutive mènera son action.

Cela étant dit, après cette longue mais nécessaire intervention, le groupe socialiste prendra acte du présent rapport et en appelle, dans tous les cas, à une union collective sacrée dans les décisions à prendre : nous la devons aux citoyens qui nous ont désignés. »

Résumons maintenant les 3 « thèmes chauds » dont nous avons parlé dans notre introduction.

A. Augmentation temporaire des impôts de 3 points pendant 3 ans

Parmi les mesures que le Conseil communal a proposé de prendre en vue d’améliorer la situation financière de la Ville, figure une augmentation temporaire des impôts qui permettrait de diminuer le déficit de 3 millions pendant 3 ans. Le Conseil communal, notamment la cheffe des finances et Présidente de la Ville, Sylvia Morel, n’a jamais développé un argumentaire clair pour défendre cette mesure dont on a senti pendant la séance qu’elle lui pèse.

Devant l’opposition frontale de son groupe qui a annoncé le lancement d’un référendum, elle devra bien, lors de la campagne, monter au front au nom de l’exécutif, en allant plus loin que son simple constat que les impôts ont régressé d’environ 14 millions dont 6 dus à la conjoncture et 8 millions aux réformes fiscales.

À droite donc c’est non et archi-non avec cet argument du PLR : « l’augmentation du coefficient provoquera une baisse des recettes avec plus de départs de contribuables et moins d’arrivées de nouveaux. » Comme si habiter dans une ville était automatiquement lié aux impôts qu’on paie.

À gauche, les Verts, par Monique Erard, ont mis en avant l’équité dans les sacrifices : il est cohérent que chacun fasse un effort, citoyens comme employés.

Le POP, par l'efficace Karim Boukhris, a mouché Sylvia Morel, qui, par son vote au Grand Conseil sur la diminution d’impôts pour les personnes physiques, a péjoré les rentrées fiscales de notre ville de 500'000 francs. La conseillère communale PLR s’est justifiée en assurant qu’elle a respecté la loi jadis votée par le peuple. Elle n’a pas agi au nom du Conseil communal mais en son nom propre.

Le parti socialiste est intervenu avec Patrick Jobin dont voici le développement :

« Le groupe socialiste a pris connaissance du budget 2017 avec stupeur et consternation.

Comme le résument très bien le rapport du Conseil communal et celui de la commission financière, les recettes qui étaient déjà anémiques dans le budget 2016 et les comptes 2015 sont encore en chute libre, à l’image de celles du canton.

La chute est vertigineuse :

  • En à peine 3 ans, les recettes fiscales ont chuté de près de 15 millions.
  • En faisant la comparaison avec les bonnes années, soit entre 2012 et 2017, elles ont même dégringolé de plus de 20 millions !

Tout le monde s’accorde pour dire que seule la moitié de cette diminution de recettes est due à la mauvaise conjoncture actuelle qui est une grave crise dont on ne sortira pas rapidement.

Il y a donc une partie structurelle de l’ordre de 10 millions qui ne s’explique que par l’inéquitable et insidieuse répartition des richesses au sein de notre espace cantonal qui, par conséquent, est à des années lumières d’être un seul et même espace !

Par ailleurs, les charges, elles, ont augmenté de 2012 à 2017 de 10 millions principalement pour la mise en œuvre de lois cantonales telles que l’accueil des enfants ; une charge qui n’est pas répartie équitablement sur l’ensemble du canton et qui impacte les communes avec de nombreuses familles à faibles revenus comme la nôtre alors qu’elle avantage, à nouveau, les villages résidentiels avec de hauts revenus et peu d’enfants.

De 2014 à 2017, ce delta est de 3 millions de charges et de 15 millions de recettes, soit 18 millions.

Le budget 2017 s’apparente donc à un mur de près de 20 millions que notre ville se doit de franchir seule avec sa réserve conjoncturelle !

Et ce alors même que certaines communes engrangent des montants inespérés et inattendus voire même baissent leur coefficient fiscal. Le fossé entre les communes les plus riches et les plus pauvres se creusent à une vitesse jamais mesurée ces dernières années.

Encore plus fou ! Ça ne serait pas fini. Des communes jusqu’ici solidaires car rencontrant les mêmes réalités socio-économiques que les nôtres seraient elles aussi en train de rejoindre le côté obscur de la réforme de la péréquation cantonale. L’objectif est de supprimer l’indice de charge fiscale de la péréquation en plus de la bascule d’impôt des frontaliers. Le résultat de ce stratagème vicieux est le suivant : les communes les plus riches participeraient moins et le communes les plus pauvres recevraient moins.

Au-delà de la logique concurrentielle et de la négation de la solidarité intercommunale et du slogan « un canton - un espace » si cher à notre gouvernement cantonal, cette volonté sous-entend que les communes pauvres font exprès d’être pauvres et qu’il faut leur donner moins pour qu’elles fassent des efforts afin de devenir plus riches.

Les communes riches profitent ainsi de leur avantage concurrentiel pour devenir toujours plus riches, alors que le canton et les communes en difficulté courent à leur perte en se retrouvant seules face à leurs difficultés.

Cette situation du partage des recettes fiscales au niveau cantonal réduit à néant le travail effectué par le Conseil communal et ses services mais surtout les efforts déjà consentis par les employés communaux pour nous présenter des comptes et un budget équilibrés durant toute la législature !

Mesdames, Messieurs, avec la répartition des richesses actuelles, préparez-vous à ne voir aucun compte ni aucun budget équilibré de cette législature en ville de La Chaux-de-Fonds. Aucun !

Et faisons taire tout de suite les populistes de droites qui crieront encore que la ville vit au-dessus de ses moyens. Mesdames, Messieurs, pour vivre au-dessus de ses moyens encore faut-il avoir des moyens ! oui, des moyens.

Le slogan du Conseil d’État « un canton - un espace » ne peut pas même être évoqué alors que les communes se vouent une concurrence pareille ! C’est du vent rien de plus !

Rappelons que cette répartition a été votée par la droite de ce canton dont certains élus de notre parlement communal qui présentent notre ville comme un enfer fiscal. Les mêmes élus de droite, députés cantonaux, présents ce soir, qui prônent des économies destructrices et utopiques de 8 millions supplémentaires sur le fonctionnement de notre ville s’opposent à une augmentation d’impôt d’une vingtaine de francs par mois pour une famille avec enfants à revenu moyen et viennent même de voter une baisse d’impôt qui coûtera 4 millions au canton et plus de 500'000 francs à notre ville !

Ces élus de droite nous prennent-ils, nous, conseillers généraux représentant la population de la Chaux-de-fonds, vous employés communaux, nous population chaux-de-fonnière pour des imbéciles !

Si c’est le cas sachez que c’est réciproque, puisqu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et que, jusqu’à preuve du contraire, les élus de droite restent scotchés à des dogmes en niant la réalité financière de notre ville.

Vu le comportement des élus de la droite chaux-de-fonnière au Grand Conseil et en commission financière, le groupe socialiste se fait du souci pour le Conseil communal et pour le Conseil général. En effet, certains crient au loup pour nous faire voter des mesures de guerre, ils crient au loup, tout en le faisant entrer dans la bergerie.

Devrons-nous débattre toute la législature avec des pompiers pyromanes !

Nous, groupe socialiste, conscients de la situation financière de la ville, nous avons déjà voté et nous voterons encore des réformes concrètes et douloureuses pour le prochain budget. Nous appelons tous les groupes à faire preuve de réalisme et de hauteur en laissant les dogmes aux congrès. »

Au vote, cette augmentation temporaire d’impôts a été acceptée par 20 à 16. Un référendum sera lancé par le PLR, l’UDC et le PDC.

B. Mesures d’économies touchant le personnel, avec compensations

Voici d’abord l’intervention du socialiste Patrick Jobin :

« Face à cette situation financière, c'est avec la conscience de toute la responsabilité qui pèse sur nos institutions que notre groupe a pris connaissance des mesures inacceptables relatives aux mesures d'économies touchant le personnel communal.

Tout d'abord, nous tenons à relever que si le Conseil communal et les syndicats ne sont finalement pas arriver à un accord sur les mesures qui nous sont proposées ce soir, nous, groupes de gauche n’avons eu de cesse de proposer des amendements et des solutions au Conseil communal et à la droite pour finalement arriver à un compromis.

Toutefois, ce travail politique de commission ne dispense pas le Conseil communal et les syndicats de renouer un dialogue digne du partenariat social pour régler à plus long terme et de manière plus globale les conditions de travail de la fonction publique communale. Au contraire, ils doivent se remettre autour de la table et ouvrir de véritables négociations. Nous serons alors prêts à rouvrir les mesures votées ce soir si un accord global et raisonnable nous est proposé.

Nous avons donc décidé de poursuivre les mesures votées l’année passée pour 2016 et 2017.

À cela s’ajoute la suppression des décharges d’heure pour les moins de 60 ans qui ne sont plus justifiables face à une population qui devra aussi se serrer la ceinture.

Il en va de même de la limitation des vacances à 6 semaines au maximum notamment pour les cadres qui pouvaient en cumuler trop en compensation des heures non comptabilisées.

Ensuite, dès 2018, il s’agira de reporter en trois fois l’IPC, soit 0.8 point pour autant bien sûr qu’il n’y ait pas de hausses entre temps.

Finalement, les augmentations de salaires ne sont plus possibles ni justifiables face au citoyen dans la situation financière actuelle. Elles seront donc suspendues dès 2018 et jusqu’à la fin de la législature, soit pour la même durée que l’augmentation d’impôt. L’effort est ainsi partagé entre la population et les employées communaux. Tout le monde doit faire des efforts.

Les mesures sont dures, dignes d’un effort de guerre, mais nécessaires tout comme l’augmentation temporaire et relativement légère de 3 point d’impôt.

Avec les réformes déjà engagées par la ville et à venir selon le rapport précédent, les 3 axes du redressement des finances de notre belle et aimée cité sont tracés.

À nous de les suivre pour qu’elles se réalisent concrètement.

C'est donc avec regret et à contre-coeur, mais en prenant toute la mesure de la situation dramatique de nos finances, et ce indépendamment des décisions cantonales de ces dernières années et à venir, et partant de nos responsabilités d'élus que le groupe socialiste, comme les autres groupes de gauche, acceptera ce rapport et les arrêtés du Conseil communal amendés tout en demandant que soit porter une attention particulière aux conditions de travail des collaborateurs, spécialement pour les professions pénibles et les collaborateurs aux revenus les plus faibles.

Que le personnel communal soit par avance remercié des efforts que nous devons lui imposer !

Que la population soit elle aussi remerciée d’avance de mesurer à leur juste valeur les efforts de la fonction publique et qu’elle accepte de participer elle aussi au redressement des finances communales. »

Les principales mesures, votées presque à l’unanimité, sont :

  • Le blocage pour deux ans de la progression qualitative, qui s'ajoute aux traitements supérieurs, laissant subsister la progression automatique, qui bénéficie aux traitements inférieurs. Le Conseil communal ne souhaite pas revenir sur cette mesure temporaire, ni prolonger au-delà du 31 décembre 2017 les ponctions salariales prévues. Toutefois, pour réduire l'augmentation de la masse salariale à moyen terme, il y aura aussi la suppression aussi bien des progressions automatiques que qualitatives, de manière temporaire également, entre 2018 et 2020. En cas de retour à meilleure fortune constatée par un bénéfice aux comptes 2018, 2019 ou 2020, le Conseil communal évaluera les possibilités de rétablissement des progressions, partiellement ou totalement, avant 2021.
  • L’adaptation de l'échelle des traitements à l'indice des prix à la consommation qui dès 2018, sera adapté à raison de – 0,8% chaque année pour atteindre les – 2,4% en 2020.
  • La suppression des réductions d'horaire en fonction de l'âge. À l'heure actuelle, le personnel communal bénéficie dès 50 ans d'une réduction hebdomadaire du temps de travail de 5%, soit 2 heures par semaine pour un plein temps, portée à 10% du temps de travail, soit 4 heures par semaine pour un plein temps dès 55 ans. Seule une décharge de 2 heures dès 60 ans sera maintenue.

Deux autres mesures visant à compenser ces sacrifices n’ont trouvé grâce qu’à gauche de l’échiquier :

  • L’introduction d’un pont-AVS d’un an non conditionné à une économie dans les services pour celles et ceux qui partiront à la retraite de manière anticipée.
  • L’allocation de résidence : le personnel de la fonction publique domicilié à La Chaux-de-Fonds (mais pas les membres du Conseil communal) subiront à double titre les mesures proposées au Conseil général, au travers d'une baisse des prestations notamment salariales auxquelles ils ont droit d'une part, et d'une augmentation du coefficient fiscal d'autre part. L'allocation d'une indemnité de résidence a pour but d'amortir cette double peine. Sera allouée une indemnité aux collaborateurs domiciliés à La Chaux-de-Fonds le 31 décembre de l'année en cours. Le montant maximal est de CHF 1'000.- brut pour un taux d'occupation de 100% et une année complète de service. Il est réduit au prorata de la durée de service dans l'année en cours et du taux d'occupation.

À propos de cette allocation un postulat original du popiste Nathan Erard sur la création d’une monnaie locale a été accepté par la gauche. Le voici :

« Les partis de gauche demandent au Conseil communal d'étudier la possibilité de lier l'allocation de résidence à une monnaie locale.

La mesure prise pour 2017 permet de valoriser la domiciliation communale des employé‑e‑s de la Ville, ce qui nous semble être une bonne décision. Cependant, nous pensons que cette allocation peut être bénéfique, non pas seulement au personnel communal mais également à l'économie locale et donc aux artisans, prestataires de services et commerçants de la place.

Près de 400'000 francs seront alloués sous la forme d'allocation de résidence, l'intérêt de les lier à cette nouvelle monnaie permettrait d'assurer l'injection de ceux-ci dans une économie locale.

Les monnaies locales naissent un peu partout dans le monde et également en Suisse. Début 2017, le canton du Valais lancera 500'000 « Farinets », l'équivalant de 500'000 CHF, utilisables dans plus de 80 commerces et services. Dans le bassin lémanique, « Le Léman » existe depuis une année et se prépare à une version électronique pour 2017.

La Suisse est pionnière en matière de monnaie parallèle avec la création en 1934 de la banque WIR qui permet aux entreprises suisses d'échanger des biens et services ; aujourd'hui une PME sur cinq l'utilise. Le chèque Reka est également une forme de monnaie locale.

Nous voyons dans une monnaie locale des Montagnes neuchâteloises, à discuter avec les communes voisines, une possibilité de promouvoir la consommation locale, synonyme de bénéfices pour les habitants et les commerçants locaux.

Nous proposons de lier cette monnaie avec l'allocation de résidence, mais nous voyons plus loin en espérant que les entreprises puissent participer à ce système économique en octroyant, par exemple, une part des salaires en monnaie locale.

Nous voyons dans cette proposition, un intérêt commun qui surpasse le clivage gauche-droite et qui peut être rassembleur puisque bénéfique à tous. »

C. Avenir du zoo et du Musée d’histoire naturelle

Ce dossier est brûlant puisqu’une pétition de 6000 signatures demandant le sauvetage des deux entités a été remise en début de séance au président du législatif, Marc Schafroth. Deux groupes sont montés au créneau, les Verts et le PS.

Les Verts, par Anne Monard, ont commencé par lancer une charge contre le service général des musées dont le rapport est absent du document sur l’avenir des services. Le chef de service est-il tant indispensable alors qu’on licencie le directeur des institutions zoologiques ? Le zoo-musée, selon les Verts, est un projet abouti et les collections du MHNC valent celles du MBA et du MIH.

Puis, par la voix de Monique Erard, ils se sont demandé si ce sont bien des considérations économiques, et non ses compétences, qui ont mené le Conseil communal à résilier le contrat du directeur Arnaud Maeder. Théo Bregnard a répondu qu’on ne peut pas tout étaler sur la place publique. On travaille encore aujourd’hui avec Arnaud Maeder pour la transition. Le conseiller communal popiste a confirmé que le zoo-musée à 17 millions ne se fera pas avec une capacité annuelle d’investissements de … justement 17 millions.

Les priorités seront de mettre aux normes et revaloriser le zoo qui n’est aucunement remis en cause dans sa pérennité. De plus, il faudra trouver un lieu adéquat de stockage pour les collections, qui ne seront pas bradées. Théo Bregnard s’est dit ouvert à toute proposition, ce que le PS a bien compris, en demandant, par l’intermédiaire de Rose Lièvre, s’il n’était pas possible que certaines pièces majeures de la collection du MHNC puissent être présentées à l’Ancien Stand. Le conseiller communal serait d’accord avec cette idée et dès la semaine prochaine, avec tous les services, il va voir si ce lieu peut se prêter à un stockage voire à des animations.

Puis un autre camarade, Oguzhan Can, est intervenu pour appeler à la mobilisation de la société civile, avec notamment une recherche de fonds qui n’a pas encore été faite jusqu’ici. Voici son intervention :

« Voici un spécimen disparu ! » Ce sont ces termes évoqués par le conservateur du MHNC lors d'une visite des lieux qui ont sans doute convaincu, nous, Conseillers-ères généraux-ales, d'adopter, à l'unanimité (!), un crédit final d'étude de 1 million le 3 juin 2014.

Une collection exceptionnelle et un enthousiasme que nous avons relevé et exprimé toutes et tous.

Et je pense que l'actuel Conseil communal en est conscient et en tient compte, mais face à une réalité financière difficile, la tâche est ardue et nous sommes bien conscients que les solutions immédiates leur manquent.

Toutefois, et à ce titre, j'aimerais saluer la mobilisation des différents acteurs essentiels dans ce dossier. En effet, il est temps que la société civile se mobilise et que chacun-e d'entre nous - y compris, nous, politicien-ne-s en tant que citoyen-ne-s, reconfirmions notre soutien au projet zoo-musée. Qu'il soit redimensionné, certes, mais pour qu'il se réalise un jour !

L'idée d'une fondation a émergé et c'est sans doute une option concrète, notamment sur le plan financier. Il est temps de mettre en place l'appareil de recherches de fonds… comme cela s'est fait pour de nombreux autres projets, et je tiens à le relever.

Et c'est sans doute de cette manière qu'une perspective claire se profilera…et je pense que nous pouvons regretter que cela n'ait pas été déjà fait bien avant.

Bien sûr, il va de pair qu'une telle démarche doit s'accompagner par une conservation appropriée des collections, cela me semble primordial ! Et j'attends, sur ce point, du Conseil communal des garanties.

Et tout cela pourquoi ? Me demanderez-vous. Tout simplement parce que nous avons cru et nous nous devons de continuer à croire à ce projet novateur, éducatif et porteur d'espoir.

Autre signe d’espoir pour le MHNC, son budget 2017, qui se monte tout de même à plus d’un million de francs et auquel la gauche, sur proposition des Verts, a accepté de rajouter la somme modique de 2400 francs pour de la publicité et du matériel promotionnel pour des animations extra-muros. »

À noter que deux élus PLR, présidents de prestigieuses institutions culturelles, ont refusé ce rajout !

Daniel Musy

BUDGET2017 - Intervention sur le MHNC

2016-12-14