Le but de la réhabilitation partielle des anciens abattoirs est d’équiper dans « une logique minimaliste » la nef centrale et l’annexe dite des anciens frigos en lieux pour « fêtes, expos, performances, shootings ou activités ludiques ».
« Les aménagements prévus aux abattoirs sont basiques. Dans la grande nef, il faudra d’abord changer le collecteur des eaux en mauvais état (300 000 fr. financés par la taxe d’épuration). Ensuite changer les portes, raboter les trottoirs intérieurs pour mettre à niveau un sol malmené, comme dans l’espace des anciens frigos. Là, on installera un système de chauffage au gaz, à utiliser ponctuellement. Dans la nef, pas de chauffage installé, mais l’espace pourra cependant être tempéré au cas par cas par un dispositif à air pulsé. Pour les deux « salles » sont prévus un bloc sanitaire (on parle de 14 « appareils », plus une cabine « handicapés »), ainsi qu’un espace pour les activités d’un traiteur. Sont compris dans le prix : des travaux d’électricité, ceux pour assurer la sécurité du public vers les issues de secours, ainsi qu’un rattrapage d’entretien de la toiture et des vitrages. » (R. Nussbaum, L'Impartial, 25 août 2017).
Voici d’abord l’intervention socialiste de Monique Gagnebin :
Nous voici devant une dépense importante ! Quelle horreur, ce n’est pourtant pas possible actuellement d’investir autant !
Même si, entre parenthèse, nous nous enfilons dans la brèche ouverte par le report de la pose de l’ascenseur de la gare !
Eh bien si ! Cette dépense est nécessaire et même elle va certainement améliorer quelque peu nos comptes ! Et tout particulièrement l’image de notre ville !
Je m’explique : Nous n’avons plus de salle pouvant accueillir presque 2000 personnes pour une fête ou un grand marché-expo, ce à quoi répondait Polyexpo, pas toujours de manière extraordinaire, mais tout de même !
Et voilà suite à une intelligente décision du Conseil général en mai 2016, ce bâtiment a pu être mis en vente… et acheté ! Donc : Feu Polyexpo. Belle décision qui nous a rapporté une bonne petite somme et surtout évité de gros problèmes de maintenance !
Il ne nous reste donc plus que deux salles communales équipées pouvant accueillir au maximum 450 personnes. Soit l’Usine électrique et la maison du Peuple.
(…)
Et voilà que nous avons les locaux idéaux, soit les anciens Abattoirs, magnifique bâtiment de style industriel, correspondant à une période où notre ville entreprenait de grandes choses !
La location de ces lieux a débuté il y a quelques années et ils ont immédiatement conquit un public très diversifié ! Expositions, shooting, concerts, films, activités ludiques, congrès, etc.
Cependant, en parallèle, les faiblesses de ces lieux sont également ressorties cruellement !
Sol très irrégulier devenant presque dangereux pour le personnel engagé pour le service, manque de sanitaires, de portes d’accès, de local traiteur, etc… Ces différents espaces, avec un minimum de travaux, pourraient offrir tout le nécessaire pour satisfaire les clients potentiels ! Sans oublier que le grand collecteur, situé sous la rue centrale affiche son ancienneté et devra être changé rapidement. Ce serait idéal de profiter de ces aménagements.
La magnifique nef centrale, recouverte par une immense verrière, affichant un style industriel qui actuellement revient sur le devant de la scène et que nous envient beaucoup de villes, peut accueillir environ 1800 personnes debout.
Les anciens frigos réaménagés pourraient accueillir environ 500 personnes, et permettraient une grande souplesse entre les deux salles, soit par complémentarité, accueil, salle d’apéritif, soit en fonctionnant de manière indépendante !
D’autres locaux s’ouvrent à des possibilités d’aménagements diversifiés puisqu’ils ne sont actuellement pas ou peu utilisés. Donc, il est possible d’envisager l’implantation d’un office, de sanitaires, de vestiaires, un local de dépôt, un bureau, etc !
Les portes d’entrées seraient changées, et pour répondre aux besoins essentiels des locataires, électricité aux normes, installation de chauffage ponctuel pour la petite salle, point d’accroche aux plafonds, et…, bien sûr, mise aux normes de sécurité.
Nous ne parlons pas de luxe, mais de logique minimaliste conservant le côté industriel du lieu mais permettant plus tard d’enrichir ces améliorations par d’autres travaux ou même de changer d’affectation.
N’oublions pas, que par rapport à d’autres salles, un avantage incontesté de ce lieu seraient une accessibilité de plain-pied, et des possibilités importantes de parcages aux alentours.
La stratégie actuelle du conseil communal consistant à faire les travaux nécessaires d’entretien a donc déjà contribué au maintien de ces bâtiments en état.
Nous accueillons actuellement déjà des locataires permanents dans une partie des bâtiments, soit, le centre d’Art contemporain, QG, qui a déjà attiré bien des visiteurs de tout horizon et qui contribue sans conteste depuis quelques années à faire la promotion de ce lieu ainsi que la brasserie « La Comète » qui fait renaître une enseigne historique de notre ville ! Ces deux locataires contribuent à la renommée de ce magnifique endroit et nous les en remercions tout en espérant pouvoir dans un avenir proche répondre à un minimum de demandes. Et n’oublions pas le skate Park, qui permet à nos jeunes (ou moins jeunes) habitants de se consacrer à leur sport favori ou simplement d’occuper leurs loisirs intelligemment. Il n’y a pas tant d’endroits comme celui-ci dans notre ville pour occuper nos jeunes ! Nous en sommes reconnaissants et les remercions.
Ces locataires sont évidemment intéressés par ces travaux qui leur donneront encore plus de visibilité et qui certainement leur seront profitables.
(…)
Parlons rentrées financières maintenant !
Bien évidemment, le CC s’est approché des entreprises importantes de notre région et des professionnels de l’événementiel. Ceux-ci se montrent extrêmement intéressés par ce projet et garantissent même un certain nombre de locations. L’une d’entre elles prévoit même de pouvoir occuper ces lieux fin 2018 ! La pression est mise, particulièrement sur la grande salle !
Ces espaces pourront également répondre aux besoins de nos sociétés locales, pour des petits évènements, en prévoyant des grilles tarifaires préférentielles et tenant compte d’une éventuelle gratuité selon les locataires et les buts recherchés.
Dès lors en envisageant une grille de tarifs diversifiés se basant sur ce qui est pratiqué actuellement pour nos salles, il est tout à fait imaginable d’augmenter considérablement nos rentrées et ainsi de diminuer le déficit lié à ce bâtiment, tout en tenant compte de l’accroissement des charges dû à une plus grande utilisation des locaux !
Nous voici devant un investissement autoporteur qui redonne du lustre à notre ville.
D’autre part, ce qui n’est pas négligeable, nous soutenons également notre commerce local, traiteurs, petits commerçants, hôtels, etc.
En faisant une promotion intelligente, ciblée et quelque peu agressive, nous pouvons même imaginer, sans trop rêver, attirer des locations de Suisse romande, et même de plus loin ! Ce genre d’espace est de plus en plus recherché et son utilisation contribuera à renforcer l’image de la ville en tant que « Métropole horlogère » reconnue par le label « Unesco » ! »
Le PLR, si opposé en décembre 2014 au crédit d’investissement qui a notamment permis l’installation de Quartier général, est cette fois, par la bouche de Christophe Ummel, satisfait de savoir « où on va », avec même pour certains élus des « pincements au cœur » de voir combien peu on est en mesure d’investir. Il insiste sur les retombées financières positives pour les commerçants locaux de repas de gala avec 1000 personnes. Ce projet amène du dynamisme dans le tissu économique régional.
L’UDC également valorise l’aspect commercial du projet en étant heureux que les anciens abattoirs ne soient pas confisqués par des acteurs culturels seulement. C’est « faire bien avec pas trop ».
À gauche, les Verts sont aussi acquis à la conservation des abattoirs et à ce crédit qui fera avancer leur sauvegarde par une exploitation rationnelle et proactive. Le parti attend néanmoins que des associations à but non lucratif puissent aussi continuer à louer ces espaces.
Le POP est un peu plus critique. D’ailleurs, au vote, 3 de ses représentants se sont abstenus. Il souligne que ce sont des associations (Skate Park, Quartier général) et La Comète qui ont commencé à faire revivre ce lieu. Il est déçu de l’absence dans ce crédit de leur reconnaissance et s’interroge sur les garanties de leur pérennisation. Il se méfie du « fermage » destiné à exploiter le lieu et veut des garanties de « métissage » entre ces milieux associatifs et alternatifs ainsi que sur la prise en compte de leurs besoins futurs.
Dans son intervention le Conseiller communal socialiste responsable du dossier, Théo Huguenin-Elie, insiste sur le caractère triplement exemplaire du projet de réhabilitation. Il se projette dans l’avenir en esquissant l’avenir des salles communales, il est autoporteur et même génère de légères économies et il s’inscrit dans la tendance de notre siècle à réhabiliter des anciens bâtiments industriels.
Il rassure également le POP : la cohabitation se veut « vertueuse » et génératrice de synergies entre les manifestations commerciales et les activités culturelles et associatives. Il y aura bien sûr toujours la possibilité pour des associations de louer ces espaces.
Il n’est pas question de rompre le bail avec le Skate Park. Certes, la cohabitation doit se gérer pour des questions acoustiques. Le Conseil communal prendra en considération les besoins des locataires actuels. Des choses ont été déjà faites et « au moment des arbitrages budgétaires il sera ici ou là proposé au Conseil général quelques montants ».
Au final, le crédit de 1,15 millions est accepté par 32 voix sans opposition.
À la fin de la séance, une résolution urgente sur le report de l’impôt sur les frontaliers a été adoptée par tous les partis.
Nous déposons la présente résolution interpartis, donc signée par l’ensemble des partis représentés au Conseil général, PLR, UDC, PDC, POP, Les Verts et PS.
Nous demandons que le Conseil général de la ville de La Chaux-de-Fonds, par tous les partis confondus et unis, prenne la résolution de combattre de toutes ses forces le référendum lancé par les communes parmi les plus riches du Littoral contre le report de l’harmonisation des impôts des frontaliers.
En effet, les flux financiers au sein du canton de Neuchâtel sont captés par les communes déjà les plus aisées au détriment des villes et des communes les plus en difficulté. Le fossé se creuse de plus en plus entre ceux qui ont toujours plus et ceux qui ont toujours moins. En effet, alors qu’elles n’accueillent pas ou presque pas d’emplois, certaines communes touchent déjà par l’intermédiaire de la répartition cantonale, une manne inattendue et injustifiée de l’impôt des personnes morales, autrement dit, des entreprises qu’elles n’accueillent pas.
Il faudrait donc inverser la tendance pour que notre canton soit un jour un espace équilibré ! Or, c’est tout le contraire qui se profile avec de nouvelles offensives de certaines communes.
Celles-ci combattent le report de la bascule de l’impôt des frontaliers. Concrètement, ces communes estiment qu’elles doivent toucher une partie de l’impôt des frontaliers alors qu’elles ne les accueillent pas. C’est comme si les communes en difficulté demandaient aux communes les plus riches de partager les impôts sur les millionnaires qui sont domiciliés sur le littoral et qui dirigent des entreprises ou des commerces au Locle, aux Brenets, au Val-de-Travers, aux Verrières, à La Côte-aux-Fées et à La Chaux-de-Fonds. Inutile de vous décrire les réactions que susciterait une telle revendication ! Et pourtant, c’est bien ce qu’il faudrait faire en contrepartie pour créer « un canton, un espace ».
Certes les communes les moins riches sont soutenues par la péréquation intercommunale, mais celle-ci ne tient compte ni de toutes les ressources des communes, ni de toutes les charges, ni des aléas de la conjoncture de sorte qu’elle est imparfaite et qu’elle ne permet pas d’assurer un équilibre des régions et des collectivités publiques. C’est exactement pourquoi le parlement cantonal dans lequel siège des élus de l’ensemble du canton a décidé intelligemment et logiquement de reporter la bascule de l’impôt des frontaliers et d’attendre la révision de la péréquation intercommunale.
Vu ce qui précède, le Conseil général de la ville de La Chaux-de-Fonds prend la résolution de combattre de toutes ses forces le référendum lancé contre le report de l’harmonisation des impôts décidé par Grand Conseil et invite la population de tout le canton à voter un grand « OUI » au report de l’harmonisation des impôts des frontaliers.
Finalement, deux motions socialistes visant à animer la ville et les espaces urbains ont été acceptées à l’unanimité par le législatif.
Motion « grills dans les parcs et pistes de pétanque »
Ce printemps, le service des espaces publics (SEP) annonçait que des grills avaient été installés ou remplacés dans le parc du lycée Blaise Cendrars.
C’est très bien, mais au vu du succès de ces installations, il serait le moment, sans dépenses excessives, d’en installer ailleurs en ville dans les parcs publics ou dans d’autres lieux de détente pour la population par exemple dans le parc des Crêtets ou dans le parc Gallet à l’image du Paddock qui rencontre un franc succès, mais qui n’est malheureusement pas finalisé. Il serait également idéal de pouvoir compléter ces lieux avec une piste de pétanque ou d’autres équipements ludiques.
Nous demandons au Conseil communal, par le SEP et le service d’urbanisme, d’étudier la possibilité d’installer des grills du type de ceux installés dans le parc du lycée ailleurs en ville ainsi que des pistes de pétanque ou d’autres équipements ludiques.
Pour le groupe PS : Rose Lièvre, Patrick Jobin, Monique Gagnebin, Silvia Locatelli
Motion « camion de restauration »
Les lieux fortement fréquentés le week-end et lors des beaux jours tels que le Bois du Petit-Château et les parcs publics, comme le parc des musées, le parc Galet et le parc des Crêtets doivent pouvoir offrir occasionnellement aux visiteurs, aux touristes et aux familles de notre ville et d’ailleurs un débit de boissons et de nourriture.
Nous demandons au Conseil communal d’étudier la possibilité de mettre à disposition par concession ou autre moyen occasionnellement ou de manière permanente un espace pour un camion de restauration au Bois du Petit-Château et dans les parcs publics notamment au parc des musées.
Le concept pourrait faire appel à des personnes à l’aide sociale afin de leur donner une expérience de reconstruction sociale et d’assurer une présence maximale.
Pour le groupe PS : Carmen Brossard, Patrick Jobin, Monique Gagnebin, Silvia Locatelli
Daniel Musy