Les importants crédits pour le traitement des micropolluants à la station d'épuration (10,6 millions) et pour la participation financière à la réouverture de la gare de la Fiaz - future gare La Chaux-de-Fonds-Forges - (2,07 millions) ont été présentés et défendus avec succès par notre camarade Théo Huguenin-Elie.

Voici d'abord l'intervention de Pierre-Alain Borel sur le premier objet. 

« D’emblée on peut dire que nous avons beaucoup apprécié le contenu de ce rapport, même s’il est relativement technique. Il faut aussi dire que les chanceux qui participent à la commission des infrastructures ont pu bénéficier d’explications très détaillées et d’une certaine vulgarisation, ce qui n’était pas inutile.

Notre groupe se félicite de l’objectif poursuivi par le rapport qui va très nettement améliorer la qualité de l’eau que nous rejetons. Si cela aura des conséquences non négligeables sur le Doubs, il convient toutefois de rappeler que l’eau que nous rejetons actuellement est déjà de très bonne qualité. Et il s’agit là de relever le bon travail et le sens de l’anticipation des autorités qui nous ont précédés et qui ont permis à notre STEP d’être parfaitement calibrée pour les besoins d’aujourd’hui et soit en quelque sorte up to date.

En permettant, aujourd’hui, de traiter les micropolluants on continue sur cette lancée en nous dotant d’un outil à la pointe, répondant parfaitement à toutes les exigences environnementales, alors que d’autres stations d’épuration moins aux normes nécessiteront, en plus du traitement des micropolluants, d’importants investissements supplémentaires pour arriver finalement au niveau de qualité de notre step.

On notera encore avec satisfaction que le financement de la Confédération arrive à point nommé pour réaliser les travaux souhaités. Ceci nous permet également de signaler qu’avec un financement à hauteur de 75 % de la Confédération et de 15 % du canton, ce qui au passage est assez exceptionnel, l’investissement de notre commune sera finalement moindre, ce d’autant qu’il pourra entièrement être prélevé sur le fond alimenté par la taxe sur l’eau. Ce qui évitera de grever les comptes de la commune. »

Quant à la participation financière à la réouverture de l'ancienne gare de La Chaux-de-Fonds-Ouest (sur la rue de Morgarten et près des anciens abattoirs), elle a donné lieu à une intervention bien tournée de Michael Othenin-Girard que voici :

« Voilà un projet qui devrait nous enthousiasmer !

Une valorisation d’un quartier en pleine expansion, de belles négociations avec la Confédération, le Canton et la région Bourgogne-Franche Comté, tout en offrant de nouvelles possibilités de mobilité douce dans un quartier où habitants, commerces et entreprises se mixent à merveille et promis à un bel avenir.

Nous pourrions nous arrêter sur les coûts importants que représente l’enveloppe totale du projet du haut de ces 8,5 millions, mais grâce à l’efficacité du Conseil communal et de ses services, nous avons à nous positionner sur un coût qui dépasse de peu les deux millions.

En résumé et pour faire simple…

Remise à la norme de la gare : 2,5 millions et coût pour la ville de 840'000.- forfaitaire.

Modifications de passages à niveau : 2,5 millions et coût pour la ville de 1,2 millions.

Mise en place du système KVB : 530'000 et coût pour la ville de 0.-.

Bloc de sécurité : 3millions - coût pour la ville de 0.-.

Ce qui ramène la participation de la Ville à 24 % du coût total du projet… Pour avoir mieux, faudrait attendre Noël ! et le calendrier ne nous le permet pas.

Il n’est pas rare que notre conseil « motive » le Conseil communal à négocier plus férocement avec ses partenaires, comme les CFF, le Conseil d’État ou la Confédération. Et ce rapport, comme celui de la remise en état des ascenseurs de la gare voté récemment, démontre que nos sages conseils ne sont pas que de la rhétorique inutile et que le Conseil communal sait très bien manier le bâton… de pèlerin.

Je suis convaincu que tout le monde est d’accord de considérer l’apport énorme que cela représente pour le quartier des Forges et la parfaite cohérence avec le rapport pour le réaménagement de l’ancienne scierie des Éplatures que nous avons voté tout récemment.

(...)

Une gare est donc indispensable à ce quartier, elle est même la condition sine qua non pour que la friche de la scierie des Éplatures puisse accueillir un site important de l’administration cantonale !

Ce projet est aussi en parfaite cohérence avec la volonté de ville de proposer des alternatives à la route, à l’aide notamment d’un « bike & ride » et d’une éventuelle station de vélospot, permettant aux citoyens d’avoir une alternative à la voiture et donnant aussi aux entreprises moyen de valoriser des plans de mobilité douce.

Comme le rapport l’indique, les risques de ce projet sont les délais et les coûts. Mais puisque les coûts à la charge de la ville sont forfaitaires, nous devons simplement nous dépêcher d’accepter ce rapport en encourageant notre Conseil et ses services à maintenir la cadence et continuer sur la voie… de l’efficacité !

En conclusion, nous sommes devant un projet qui, depuis 2010, a pris l’ascenseur en termes de coûts mais aussi en termes d’offres pour la population, les commerces et les entreprises ! Car l’attractivité d’une ville ne passe pas forcément par des cadeaux aux entreprises et aux riches citoyens mais davantage par des projets, bien réfléchis et qui profitent à tous !

Vous l’aurez compris, le PS soutiendra le rapport et félicite le Conseil communal pour ce très bon projet. »

Le conseiller communal Théo Huguenin-Elie est solennel quand il avertit que tout projet futur d'implantation d'un centre d'administration cantonale dans le quartier est lié à l'existence de cette nouvelle gare. Il est convaincu qu'elle sera essentiellement utilisée par des gens de l'extérieur, même de Berne ou Lausanne, qui viendront travailler dans le nouveau quartier. Et vice-versa, des habitants du quartier pourront aller facilement travailler plus loin que Neuchâtel. Le périmètre concerné par cette gare comprend le nouveau quartier de l'ancienne scierie, le collège des Forges, le nouvel immeuble pour personnes âgées sur le site de l'ancien temple, l'ancienne usine électrique, la clinique Volta, les entrepôts Coop qui vont se reconvertir, les anciens abattoirs. À l'UDC, qui s'est abstenue lors du vote parce qu'elle trouve le projet trop cher malgré ses qualités, Théo Huguenin-Elie répond que le potentiel d'utilisateurs de cette gare dépend du nombre d'habitants du quartier, dans un rayon de 500 mètres. On peut l'estimer à 6'000 habitants dans quelques années avec 2'500 emplois, soit l'équivalent de la ville de Peseux.

À la question du PLR sur l'incidence sur le "pot commun" cantonal alimenté par toutes les collectivités publiques bénéficiant de l'offre de transports publics, il a répondu que notre ville devrait payer environ 55'000 francs par an pour bénéficier de cette nouvelle gare, soit 1 % de plus qu'aujourd'hui.

Au vote, le crédit a passé la rampe sans opposition, par 27 voix et 7 abstentions.

La modification du règlement d'aménagement pour permettre à la communauté Emmaüs de s'agrandir a donné lieu à cette belle intervention de Monique Gagnebin :

« Tout d’abord, merci pour ce rapport clair qui ne manque pas de nous soulager !

La communauté d’Emmaüs est une institution qui fait un travail admirable en faveur des plus démunis et indispensable pour notre ville, qui malheureusement abrite un grand nombre d’habitants en situation précaire. Elle redonne un sens à la vie et aide à la réinsertion de personnes cabossées par la vie, émargeant à l’action sociale ou envoyées par l’office de migration ou de l’application des peines. On peut même ajouter que quelques personnes viennent simplement d’elles-mêmes pour retrouver un endroit qui leur permette de respirer et de se reconstruire.

Ces compagnons sont employés à trier, réparer, revendre le matériel qu’ils ont récolté dans tout le canton. C’est le centre le plus important de Suisse romande et le surplus est envoyé dans des pays de l’Est, plus démunis que nous.

Il fait donc le bonheur d’un grand nombre d’habitants. Qui n’a pas déjà donné un objet ou des vêtements à Emmaüs ou chiner un brin pour découvrir une merveille ! D’autre part, plusieurs retraités donnent un coup de main en tant que bénévoles et aident ainsi à la bonne marche et à l’encadrement de ces activités !

Malheureusement, les locaux, situés sur leur terrain, en zone agricole à l’extérieur de la ville, sont manifestement trop exigus et ne permettent plus de travailler correctement !

Un nouveau projet prévoyait la construction d’ateliers de couture et d’horlogerie en plus de l’agrandissement des locaux et de la déchetterie. Il fallait donc un permis de construire mais il a été refusé par le canton en raison de l’affectation agricole du terrain qui ne permet pas ce type d’affectation.

Une demande de changement de zone pour en faire une zone d’utilité publique a été faite au canton qui l’a acceptée mais la Confédération l’a refusée et la procédure a échoué, confrontée à la nouvelle loi fédérale d’aménagement du territoire.

Ouf, enfin les offices de la Confédération ont compris la nécessité d’entrer en matière pour ce changement d’affectation indispensable et tellement important pour la communauté d’Emmaüs.

Cependant un certain nombre de conditions ont été émises, principalement en cas de cessation d’activité de la communauté. Acceptables en grande partie, sauf pour une qui nous semble excessive : Dans le cas de cessation de l’activité d’Emmaüs, le terrain doit être réaffecté en zone agricole et le bâtiment détruit ! Quel paradoxe, détruire un bâtiment qui était destiné à recycler les surplus ! Et c’est oublier un peu vite que le bâtiment était agricole auparavant ! Donc le Conseil communal propose un nouvel article 226 bis en cas de cessation d’activité, celui-ci réaffecterait le bien-fonds en zone agricole sans exiger la démolition des bâtiments, ceux-ci pouvant être utilisés pour des activités agricoles !

Le groupe socialiste est bien entendu d’accord avec cette proposition et acceptera ce nouvel article au règlement du PRAC qui permet de répondre aux exigences de la Confédération tout en refusant la démolition gratuite et inutile d’un bâtiment agricole ! »

2018-06-28