La solidarité entre communes prend tout son sens en période de crise. C’est dans ces instants que l’on peut mesurer la valeur des engagements des uns et des autres. Le report de la bascule de l’impôt des frontaliers s’inscrit dans cette logique. Accepter de reporter cette bascule, ce n’est donc pas refuser le partage, mais bien s’abstenir d’empirer un creux conjoncturel. L’oublier, c’est mettre en péril l’avenir de tout le canton.

Le Parti socialiste neuchâtelois ne conteste en rien la nécessité de voir l’impôt des frontaliers harmonisé comme en a décidé le Grand Conseil en 2013. Il s’interroge, par contre, sur l’urgence de traiter ce point en dehors d’un cadre général intégrant la péréquation intercommunale. Une péréquation dont la refonte, elle, ne semble pas appeler la même urgence. Et c’est bien là que le bât blesse, car en ignorant une part importante des éléments de la solidarité intercommunale dont, par exemple, l’épineux sujet des charges de centre, on prive le citoyen et le débat d’informations cruciales.

En attisant la concurrence entre communes mais aussi entre citoyens, les référendaires prennent le risque de voir bien plus que la question de l’impôt des frontaliers diviser le canton. Car au petit jeu du montant inscrit dans la dernière colonne, chacun peut perdre ou gagner en fonction du sujet mis en lumière. D’où l’impérative nécessité de traiter l’ensemble des questions pour éviter un enlisement qui ne profitera à personne. Et en aucun cas au canton. Car si, aujourd’hui, ce sont les communes dites industrielles qui pourraient voir leur situation encore péjorée, demain ce pourrait être le cas des centres, des communes agricoles ou résidentielles. Et sans cohérence générale négociée par et pour toutes et tous, c’est un nouveau bras de fer stérile qui s’engagera.

Enfin, le PSN condamne l’instrumentalisation par les référendaires des résultats des récentes votations. La cohésion est un bien précieux sur lequel il convient de veiller. En fragiliser le socle à des fins politiques, qui plus est dans une vision à court terme et orientée, c’est manquer de respect à l’ensemble des Neuchâtelois-e-s.

2017-09-12