Tout d’abord, la première phrase du texte a le mérite d’exposer clairement les réelles motivations du PLR qu’il n’osait jusque là pas présenter. Il est contre l’enclos des loutres pour des raisons financières. Auparavant, il se cachait derrière une volonté d’un retour en commission pour avoir une vision globale du projet. Parler d’une somme de 625’000CHF alors que 275’000CHF proviennent de dons privés, preuve s'il en fallait du soutien populaire à ce projet, ce qui porte le coût pour la ville à 350’000CHF pour l’enclos des loutres et qui règle du même coup le problème de celui des sangliers, est une exagération volontaire.
Cela fait près de dix ans qu’il est nécessaire d'agir pour remettre aux normes ces enclos. Le PLR reprend les termes de « villa des loutres » qui font croire à un projet luxueux alors que la construction répondra aux normes légales, ce qui doit se faire d’ici octobre 2018. Il n’est en aucun cas question d’un chèque en blanc, la suite sera discutée et pourra être refusée par le PLR s’il le souhaite. Parler de prise d'otages est abusif.
Dans la même veine, dire que le PLR aimerait avoir une vision sur 3 ou 4 années, alors que durant la séance du Conseil général du 6 février 2018, le Conseil communal a présenté ce qu’il était prévu de faire ces prochaines années, est plus que léger. Les propos du PLR ne sont pas conformes à la réalité. Tout le monde pourra s’en assurer lorsque le procès-verbal de la séance sera disponible.
Le dernier investissement au Bois du Petit-Château remonte à 25 ans. Le projet du zoo-musée étant abandonné, il est nécessaire de procéder à la remise en état de ce parc visité par plus de 100'000 personnes par année. Cela selon l'état de nos finances, par étapes. Sans investissements, le parc tombera en ruines. Au vu de nos moyens actuels, un rapport à plusieurs millions n’était pas envisageable et aurait certainement conduit à une situation de blocage. Le PLR n’a pas montré la même préoccupation de tout geler et de demander un rapport global lorsqu’il s’est agi de voter 270’000CHF pour les bandes de la patinoire ou pour la réfection des vestiaires de la piscine des Mélèzes.
Ces remarques concernaient le fond. Chacun a le droit d’avoir des idées divergentes mais elles doivent être basées sur des arguments et des faits, pas sur un accommodement avec la vérité. Si une discussion peut et doit être menée sur l’avenir du Bois du Petit-Château et du Musée d’Histoire naturelle, il est nécessaire, pour être constructif, de le faire dans les formes du débat démocratique et pas avec des effets de manches dans la presse.
Le PLR montre un tout autre visage que celui affiché lors du budget 2018 où il disait tirer à la même corde que tous les autres partis pour tenter de redresser la situation financière de la ville. Comment travailler avec le deuxième parti de la ville, s’il ne respecte ni les institutions, ni les processus démocratiques ? La Commission financière n'a pas ménagé ses efforts durant cinq mois pour construire un budget acceptable par tous. Son rapport à été voté à l’unanimité, tout comme le principe de déroger au frein à l’endettement et le budget 2018. Et ce avec le soutien du groupe PLR à chaque fois. Dans le budget était prévu cet investissement, or il n’y a eu aucune interrogation le concernant, aucune remarque. Tous les membres du PLR l’ont voté. La commission des institutions zoologiques a suivi l’avancée du dossier depuis plus d’une année et a voté unanimement pour le rapport sur l’enclos des loutres. Le PLR fait partie de cette commission. Bien sûr, un commissaire n'engage pas forcément son parti. Mais quand l’ensemble du groupe PLR soutient un budget en décembre et qu’il revient dessus à l’occasion du premier rapport à la séance suivante, il y a de quoi se poser des questions. Après tous ces processus, le PLR demande, à la dernière seconde, un renvoi du rapport en commission. Dans ces mêmes commissions qui l’ont déjà accepté à l’unanimité ! Ce n’est pas sérieux et ressemble beaucoup à un prétexte tout en étant un sacré désaveu pour ses propres commissaires. Jeter tout cela à la poubelle à la première occasion pour des visées électoralistes tout en travestissant la réalité, cela laisse songeur de la part d’un parti qui se prétend responsable. Il est aussi nécessaire de rappeler que parler dans la presse de ce qui se dit en commission est une rupture du secret de fonction. Sans celui-ci, il n’y a pas possibilités de débattre sereinement.
Nous lisons sans plaisir que le PLR admet, dans l’encart qu’il a acheté dans Arcinfo, qu’il n’a jamais eu de solutions à proposer pour sortir la ville de ce mauvais pas. Ce constat ne doit pas occulter le fait que rompre ce qui à l’époque avait été qualifié d’« Union sacrée » et détruire le travail de la sorte est un manque d'égard, pour parler poliment, vis-à-vis du Conseil communal, du Conseil général, des services qui œuvrent déjà dans des conditions difficiles, des commissaires qui s’impliquent pour trouver des solutions et surtout de tous les habitants de la ville en n’attachant aucun respect ni aux processus démocratiques, ni à l’argent qui a été utilisé pour les faire fonctionner. Comment le PLR ose-t-il encore parler de climat de confiance après cela ? Comment envisager d'élaborer des projets porteurs, nécessaires à notre ville, avec de tels agissements ?
La Chaux-de-Fonds, le 18 février 2018
Julien Gressot, pour le groupe POP
Patrick Jobin, pour le groupe Socialiste