La deuxième séance du Conseil général avait un ordre du jour très mince et a vu l’entrée – déjà ! – de nouveaux conseillers : Marc Fatton (Les Verts) a remplacé Pierre-Yves Blanc qui aura siégé huit ans et qui est devenu le président des Verts des Montagnes ; le popiste Inan Vurucu a cédé sa place à Julien Gressot qui avait déjà siégé lors de la précédente législature. Le moment important de la soirée a été l'acceptation du legs Enrico Paci, récemment décédé : une extraordinaire montre Patek Philippe d'une valeur estimée à 650'000 francs.
Le premier point portait sur le rapport relatif à la réorganisation de plusieurs commissions compétentes en matière d'urbanisme, d'infrastructures, d'aménagement du territoire et d'énergie. Il s’agit en bref de ne créer qu’une commission de gestion (la commission de gestion des infrastructures, de l'urbanisme et de l'énergie (INFRUEN)) composée de 15 élus et de rendre, par exemple, la commission d’urbanisme une commission technique consultative composée de spécialistes non politiques.
Pas de problèmes pour l’acceptation à l’unanimité de cette nouvelle manière de fonctionner, plus rationnelle et qui allège le travail des élus et des chefs de service.
Nous citons ici l’intervention socialiste, bien relevée, de Michaël Othenin-Girard : « Le Conseil Communal, dans sa grande sagesse et pour améliorer la vitalité de nos structures administratives a mis au point une nouvelle panacée : l’INFRUEN. A défaut de remplir les caisses, ce nouveau palliatif doit nous vacciner en nous protégeant contre la « Commissionnite aiguë » que nous attrapons parfois et qui continue de se répandre.
Ayant pour « symptôme » la déduplication de séances portant sur des sujets similaires et l’alourdissement du fonctionnement de notre administration, ce virus complique le travail de nos collaborateurs tout en générant de la fatigue, du stress, ainsi que de la perte de temps considérable. Un autre symptôme de la « Commissionnite aiguë », qui se propage au sein du législatif, est « un phénomène hallucinatoire » qui donne l’impression aux élus d’avoir un avis pertinent sur des points très techniques, souvent liée à des constructions privées, à la place des spécialistes de l’urbanisme ou de l’architecture dont c’est le VRAI métier.
Mais nos grands sages, plus avisée et fin stratège que le conseil d’administration de Novartis, ont trouvé un traitement : L’INFRUEN ! ….. Qui, d’après les premières études, permettrait une meilleure rationalité du travail et un allégement des tâches en supprimant la redondance et les doublons des séances.
La posologie me direz-vous ? C’est très simple et la pilule reste simple à avaler … Il suffit de mettre 15 élus dans une commission avec une véritable vue d’ensemble et d’y diluer les dossiers et les prérogatives d’une commission de gestion et d’une commission de consultative, sans les encombrer d’aspect technique qu’ils ne comprennent que péniblement.
L’INFRUEN, en supprimant une commission, ne va pas éradiquer la « Commissionnite aigué » mais va permettre d’endiguer sa propagation et ce, même si certains pourraient penser, toujours sous l’effet hallucinatoire du virus, qu’il y perde en « superpouvoirs »
Autre point qui a fait l’unanimité, une demande de crédit de CHF 600'000.– pour le renouvellement de deux ambulances. Patrick Jobin, au nom du groupe socialiste, accepte « ce crédit d’engagement qui fait partie du budget des investissements 2016 que nous avons également accepté et ce malgré le fait que les comptes 2016 s’annoncent extrêmement difficiles. Vu le délai référendaire, le temps nécessaire à l’appel d’offre et à la commande, le PS estime qu’il y a urgence sans que la commission de sécurité publique doive être consultée pour ce rapport. Cependant, nous espérons vivement que ladite commission sera consultée systématiquement contrairement à la précédente législature ».
Pour sa première intervention, très aisée, comme Conseiller communal, l’UDC Marc Arlettaz, responsable du dicastère de la sécurité, a répondu à quelques questions. Il a notamment assuré que la consultation de la commission de sécurité publique sera améliorée cette législature. L’achat des ambulances relève des communes : à La Chaux-de-Fonds, par le Service Incendie et Secours ; il y a trois autres centres d’ambulances dans le canton et notre ville a actuellement 5 ambulances et en aura 4 après ce crédit accordé à l’unanimité pour les deux nouvelles. Ce nombre lui permet de remplir ses missions.
Pour terminer le législatif, très reconnaissant, a accepté un legs de feu Enrico Paci, décédé le 8 août 2016, en l’occurrence une très belle montre Patek Philippe acquise en 2015 dont le prix a été cherché par le POP : 650'000 francs. Jusqu’en 2100, cette montre sera encore à l’heure, a expliqué le Conseiller communal Théo Bregnard lors de sa première intervention en tant que membre de l'exécutif. L’entreprise Paci a d’ailleurs participé à la construction du MIH qui a reçu le plus grand prix européen en matière de béton.
Il y eut un émouvant hommage du compatriote d’origine de M. Paci, notre camarade Giovanni Spoletini qui a cité un texte du grand-père d’Enrico, Luigi. Celui-ci note qu’il est arrivé avec son père en 1907, « avec un petit sac de touriste comprenant notre linge ». G. Spoletini relève cette « histoire extraordinaire des bâtisseurs qui ont bâti notre métropole horlogère en rencontrant les « bâtisseurs » de montres, les horlogers. C’est cela qui a permis d’édifier leur ville à la hauteur de leurs espoirs. »
Une interpellation popiste a finalement été traitée, celle de Charles-André Favre, décu de l’adaptation des bâtiments publics aux personnes handicapées. Théo Huguenin-Elie relève que plusieurs améliorations ont été créées ces dernières années : des trottoirs sur le Pod, des lignes blanches pour non voyants à la place de la Gare, des installations pour handicapés à l’Hôtel-de-ville et au Musée d'Histoire. Jusqu’en 2024, il faudra adapter d’autres lieux et bâtiments selon la loi Lhand, mais aussi selon les moyens à disposition de notre ville.
La séance a été close à 20h.30, un record absolu depuis 12 ans !
Daniel Musy