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Extraits

 

A l'heure où nous écrivons, nous n'avons que peu de détails encore sur les circonstances de cet attentat qui a suivi de près la conférence que donnait, hier soir, à la grande salle communale, M. Jean-Marie Musy contre le communisme. Le docteur Eug. Bourquin semble avoir été frappé par la foule communiste qui l'entourait à la sortie de l'assemblée. Aux dernières nouvelles, il serait certain qu’il y a une relation entre les coups reçus par la victime et la crise cardiaque à laquelle elle paraît avoir succombé.

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Au reste, le grand responsable est facile à désigner ; c'est Moscou ; les vrais responsables, ce sont ses théoriciens et ses dirigeants chez nous et les semences de haine et de guerre de classe que ceux-ci ont malheureusement déposées dans le cœur de certains de nos concitoyens abusés. Jamais il n'aura été plus nécessaire d'interdire purement et simplement le parti communiste sur le sol neuchâtelois.

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Extraits

 

Samedi, sur plainte de la paroisse catholique romaine, la police séquestrait une affiche placardée à la halle aux enchères, local de contrôle des chômeurs. Le jeune Schelling, communiste, fut arrêté, interrogé et relâché immédiatement.

Lundi, à 18 heures, le parti socialiste et le front antifasciste faisaient distribuer des tracts à la rue Léopold Robert, tracts reproduisant un article de M. Graber contre M. Musy.

Les Jeunesses nationales avaient reçu M. Musy et ses principaux chefs à l'hôtel de la Fleur de Lys où un souper eut lieu.

La contradiction avait été accordée à la demande du front antifasciste pour M. André de Corswant, à condition que celui-ci soit objectif et que la conférence se déroule dans le calme.

M. Musy, comme à Neuchâtel, sur la foi de documents précis d'écrivains de gauche, démontra éloquemment comment le communisme est incompatible avec la constitution fédérale. M. de Corswant répliqua en prenant la défense du parti communiste.

On ne sait pas pour le moment si le docteur Bourquin a reçu un coup de matraque ou un coup de poing dans la poitrine ou encore s'il a été victime d'une émanation de gaz d'une bombe lacrymogène ou encore victime d'une crise cardiaque.

L'autopsie qui sera pratiquée ce matin démontrera les causes de cette mort. Il est en tout cas certain que des traces de coup ont été relevées sur les habits de la victime.

Le corps du docteur Bourquin a été reconduit à son domicile par les soins de l'ambulance de la ville.

A la suite des bagarres qui se sont produites devant la Maison du peuple et de l'agression dont fut victime le docteur Bourquin, le juge d'instruction Béguin a ordonné l'arrestation de plusieurs communistes, entre autres les nommés Hug, jardinier à l'hôpital de la ville et agitateur communiste notoire, Jaquet, président du groupement des chômeurs et Diacon, communiste venu de Bienne, paraît-il.

Elle perd ainsi un de ses chefs les plus courageux. La tension politique est considérable à la Chaux-de-Fonds et vraisemblablement si l'enquête ordonnée établit d'une façon certaine les causes de la mort du docteur Bourquin, il en sera demandé réparation.

2017-01-28