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Extraits

 

Les heures graves d’un pays ont du moins ce résultat qu’elles nous permettent de lire plus clairement en nous. Une fois la violence passée, et quand il ne reste plus en elles que l’effroi et l’amertume qui suivent les drames, les foules se ressaisissent. Les hommes sentent monter en eux le levain des fortes et sages résolutions, et les femmes se souviennent qu’elles sont faites pour la douceur et la pitié.

« Ils » n’oseront pas bouger...! » ai-je entendu dire dans le public. « Ils », c’est-à-dire les communistes qui, mercredi soir encore, avaient fait distribuer un tract très violent et dont on se demandait s’ils auraient le front de manifester. Non, ils n’ont pas bougé, ayant compris sans doute que le moindre geste incongru, le moindre cri hostile eussent soulevé dans cette foule recueillie ‑ mais tendue ‑ une colère vengeresse. Au reste, « La Sentinelle » avait publié à onze heures du matin un appel au calme dont il lui sera tenu compte.

… il montre à quel point le Dr Eugène Bourquin, par sa vie et par sa mort consacrées toutes deux au devoir, est un exemple de sacrifice pour les chrétiens.

Infiniment bon envers les miséreux, il aura eu la douleur de n’être pas compris de tous, parce qu’aujourd'hui des doctrines subversives cherchent à s’infiltrer, doctrines dont il eut le rare courage de montrer toujours le danger. Le docteur Bourquin a vécu pour défendre le drapeau suisse contre les emblèmes de haine, il est mort en défendant encore la croix blanche sur fond rouge. Pour les Suisses, son sacrifice ne saurait être inutile.

Martyr d’une grande cause, dit-il, d'une cause véritablement nationale et véritablement neuchâteloise, contre les dangers qui nous menacent, hélas ! de l'extérieur, le docteur Bourquin savait d’ailleurs à quoi il s’était engagé en acceptant la lutte ; mais, sans hésiter, il l’avait accepté jusqu’à la mort. On sait s’il a tenu son serment.

Que dire de plus ? Nous avons aimé et la dignité et la parfaite ordonnance et la grande piété de ces funérailles où nous avons vu unis - cela devient hélas ! si rare en pays de Neuchâtel ‑ les éléments nationaux les plus divers de notre canton qui avaient su faire abstraction de toutes leurs disputes, pour rendre hommage à l’un des leurs, tombé en combattant une doctrine venue de l'étranger.

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Extraits

 

Hier soir, s’est définitivement constitué, à Neuchâtel, un comité cantonal d’action contre le communisme. L’assemblée, après avoir rendu un suprême hommage au Dr Eugène Bourquin, a pris deux décisions importantes.

Tout d’abord, le comité demandera au gouvernement neuchâtelois de prendre des mesures conservatoires immédiates à l’égard du parti communiste.

En second lieu, le comité a adopté le texte d’une initiative législative qui sera lancée sans retard. Cette initiative a pour but d’interdire sur le territoire neuchâtelois le parti communiste ainsi que les autres groupements qui s’y rattachent.

Une nouvelle autopsie du corps du Dr Bourquin

À la suite de la découverte de certains faits, un complément d'analyse a été effectué. Une nouvelle autopsie du corps du docteur Bourquin a été faite. Les conclusions, de cette nouvelle autopsie ne sont pas encore connues. Les communistes prétendent toujours que le Dr Bourquin n’a pas été frappé par eux, mais qu’il a succombé à la suite des gaz lancés par la police.

2017-02-07